REPORTAGE – Une centaine de manifestants du collectif d’associations Marchons enfants étaient rassemblés à Grenoble ce samedi 30 janvier contre la loi bioéthique, actuellement en deuxième lecture au Sénat. Ils dénoncent la « PMA sans père » et clament la nécessité pour un enfant d’être élevé par « un homme et une femme ».
La pluie n’a pas arrêté les opposants à la loi bioéthique ce samedi 30 janvier à Grenoble. Munis de drapeaux « Liberté égalité paternité », une centaine de manifestants, pour la plupart membres du collectif Marchons enfants, se sont rassemblées sur la place Doyen Gosse, près de la basilique du Sacré-Cœur, pour protester contre le projet de loi bioéthique qui doit entrer en deuxième lecture au Sénat en début de semaine.
Ils disent fermement « non » à la « PMA pour toutes » et s’indignent de cette proposition de loi qui prévoit, entre autres, l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Ce collectif, qui regroupe notamment la Manif pour tous, demande la réécriture de la loi qui ne tiendrait pas compte du bien-être de l’enfant et « oublie les repères fondamentaux », explique une jeune femme au micro. Le mouvement s’oppose aussi à la GPA, Gestation pour autrui, toutefois encore interdite en France.
Les enfants, « grands oubliés » de la loi bioéthique ?
Augustin Cathignol, porte-parole du mouvement Marchons enfants, s’inquiète des « conséquences » de cette loi pour l’enfant, qui serait « privé de facto de son père ».
Quelques mètres plus loin, Étienne, père de famille, appuie ses propos : il assure que « le rôle du père est indispensable » et souhaite que cette loi n’oublie pas les « repères anthropologiques de notre société ». Des repères selon lesquels il faudrait « un homme et une femme pour avoir un enfant », précise-t-il.
La manifestation entendait aussi dénoncer la recherche embryonnaire. Les opposants estiment ainsi que cette loi pose un problème éthique, notamment concernant les embryons, « utilisés comme matériaux de recherche ». « L’embryon n’est pas une simple substance chimique que l’on peut observer à la loupe », rappelle le porte-parole de Marchons enfants. « Et si on les passe au peigne fin pour ne garder que les bons, on glisse vers l’eugénisme ».
Contre une dérive « marchande » de la procréation
Un poupon dans un berceau avec la mention « à vendre » et « vente d’êtres humains = esclavage » traduisait l’indignation des manifestants face à ce qu’ils considèrent comme une « monétisation de la procréation ». D’autant qu’elle est « financée par les institutions et la Sécurité sociale », souligne Augustin. Dans la foule, un homme se désole de ce qu’il considère comme une « déviation du but originel de la PMA », prévue « au départ pour les couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d’enfants ».
Une manifestante estime pour sa part que cette loi est « inacceptable et mensongère » et que « les femmes veulent avoir tous les pouvoirs ». Pour elle, la France « n’est plus une démocratie » et les citoyens devraient « voter pour ou contre la PMA pour toutes ». Ladite PMA que le collectif qualifie de « ni bio, no éthique ». Ce dernier demande par ailleurs des recherches approfondies sur les causes de l’infertilité pour lutter contre, mais « de façon naturelle et non artificielle ».