FLASH INFO – Les syndicats de STMicroelectronics ont lancé un appel au boycott de l’enquête « employee survey » commanditée par la direction. En cause : la politique salariale du groupe. Malgré un chiffre d’affaires record en 2020, la grande majorité des salariés n’ont pas obtenu d’augmentation de salaire. Une situation qui suscite le mécontentement des syndicats.
Les syndicats de STMicroelectronics appellent les salariés à boycotter l’enquête de la direction nommée « employee survey ». La CFDT, CGT et le CAD (Collectif autonome et démocratique) souhaitent ainsi marquer le coup suite au gel de la plupart des salaires en 2020. Ce malgré un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars et un bénéfice de 1 milliard de dollars, et alors que STMicroelectronics a annoncé sa coopération avec Mentor, filiale de Siemens, au sein du plan Nano 2022. Un programme d’investissement ambitieux en recherche et développement dans le domaine des composants électroniques.
Ce gel des salaires avait déjà provoqué des grèves en novembre 2020 sur les sites de Grenoble et de Crolles. Le conflit social s’était alors soldé par des primes accordées individuellement mais pas par des augmentations pour tous, ce qui était l’une des revendications principales.
« Vous faites partie des 85% de salariés qui n’ont pas eu d’augmentation ? », interpelle l’intersyndicale. « C’est que vous n’êtes pas parmi les « talents » désignés par votre management et qui ont eu droit à des augmentations substantielles ». Les salariés identifiés comme « talents indispensables » ont quant à eux pu percevoir entre 15 000 et 40 000 euros d’actions gratuites.
Un moyen d’action pour les syndicats pour marquer leur mécontentement
Par ce boycott, les syndicats souhaitent « envoyer un message clair à la direction » et dénoncer une inégalité de traitement entre les salariés. « Pour ST vous n’avez pas de talent, vous valez +0% et 0 euro », tacle l’intersyndicale. Par ailleurs, les représentants syndicaux doutent de l’utilité de ce type d’enquête. « La seule chose qui intéresse la direction ne sera jamais votre avis mais uniquement le taux de participation », prévient le communiqué.
Une situation conflictuelle que devra désormais gérer Rajita D’Souza, présidente en charge des ressources humaines et de la responsabilité sociale d’entreprise depuis le 1er janvier 2021. Elle aura notamment pour mission de diriger le « développement des employés », la « gestion de la performance », les rémunérations et avantages sociaux, ainsi que le recrutement.