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La galère d'un allocataire du RSA pour trouver de l'aide alimentaire les premiers jours du reconfinement

Aide ali­men­taire : la galère d’un allo­ca­taire du RSA à Grenoble, les pre­miers jours du reconfinement

Aide ali­men­taire : la galère d’un allo­ca­taire du RSA à Grenoble, les pre­miers jours du reconfinement

TÉMOIGNAGE – Stéphane, allo­ca­taire gre­no­blois du RSA, décrit la galère pour se nour­rir durant les pre­miers jours du confi­ne­ment. En cause ? La fer­me­ture des struc­tures asso­cia­tives, qui viennent d’ha­bi­tude en aide aux plus pré­caires. Le quin­qua­gé­naire s’é­tonne de ce qu’il consi­dère comme une impré­pa­ra­tion. D’autant plus dou­lou­reuse que le confi­ne­ment a débuté en fin de mois, soit une période dif­fi­cile pour les plus précaires.

« On avait l’ex­pé­rience, et on ne s’en est pas servi ! » Stéphane ne déco­lère pas : depuis la mise en place du confi­ne­ment le ven­dredi 30 octobre, cet allo­ca­taire du RSA gre­no­blois connaît une véri­table galère pour accé­der à une aide ali­men­taire. En cause ? Toutes les asso­cia­tions dédiées aux plus pré­caires étaient fer­mées. Pas de Croix-Rouge ni de Restos du Cœur pour per­mettre au quin­qua­gé­naire de se sus­ten­ter durant le week-end.

Distribution d'aide alimentaire par l'association Magdalena pendant le confinement en mars 2020 à Grenoble © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Distribution d’aide ali­men­taire par l’as­so­cia­tion Magdalena pen­dant le confi­ne­ment en mars 2020 à Grenoble. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Si la page Solidarités Grenoble recen­sait, ce lundi 2 novembre en début d’a­près-midi, un cer­tain nombre de struc­tures ouvertes, tel n’é­tait en effet pas le cas le matin même, où le rouge pré­do­mi­nait. Stéphane com­prend d’au­tant moins la situa­tion que les choses s’é­taient pas­sées dif­fé­rem­ment lors du pre­mier confi­ne­ment. Avec la mise en place très rapide de dis­tri­bu­tions ali­men­taires, par exemple devant le Musée de Grenoble.

Carence de l’aide ali­men­taire : les col­lec­ti­vi­tés responsables ?

Premier res­pon­sable, à ses yeux ? Les col­lec­ti­vi­tés. Et plus par­ti­cu­liè­re­ment la Ville de Grenoble. « J’ai appelé le Département, ils ne peuvent pas m’ai­der. J’ai appelé le CCAS de Grenoble, ils m’ont dit qu’ils allaient me rap­pe­ler et ne l’ont jamais fait. » Finalement, l’al­lo­ca­taire appelle la Ville de Grenoble. Qui revien­dra vers lui une heure plus tard en lui indi­quant qu’il pou­vait aller man­ger un repas au Fournil, en échange d’un euro symbolique.

Banque alimentaire de l'Isère © Ville de Grenoble

Banque ali­men­taire de l’Isère. © Ville de Grenoble

« Où est l’an­ti­ci­pa­tion de la mai­rie ? », accuse Stéphane. La Ville de Grenoble et son maire Éric Piolle n’ont cepen­dant pas man­qué de fus­ti­ger l’ab­sence de com­mu­ni­ca­tion de l’État à l’é­gard des muni­ci­pa­li­tés. Mais l’ar­gu­ment ne fait pas mouche. « Le recon­fi­ne­ment, j’es­time que l’on était au cou­rant avant que le pré­sident ne fasse un dis­cours le mer­credi soir. Le ven­dredi, tout aurait dû être en place », estime l’allocataire.

Le “timing” même du confi­ne­ment avait de quoi aggra­ver les dif­fi­cul­tés, pré­cise-t-il. Celui-ci a en effet démarré en fin de mois, soit un moment dif­fi­cile pour de nom­breux ménages, à com­men­cer par les plus pré­caires, le RSA étant versé le 5 du mois. Quid de la prime de 150 euros annon­cée par Emmanuel Macron ? « On les aura le 27 novembre. On ne va pas cra­cher des­sus, mais c’est vrai qu’en géné­ral, quand il y a des annonces, ça tombe dans la semaine. »

Au final, Stéphane a dû emprun­ter de l’argent à un proche pour pou­voir se nour­rir durant le week-end. L’allocataire assume sans com­plexe son coup de gueule : « Quand les choses sont bien, je suis le pre­mier à dire bravo. Mais quand ce n’est pas bien, je le dis aussi ! » Durant le conseil muni­ci­pal du 2 novembre, Éric Piolle a annoncé que la cui­sine cen­trale de la Ville allait pro­chai­ne­ment com­men­cer à orga­ni­ser des dis­tri­bu­tions de repas pour les plus précaires.

Propos recueillis par Florent Mathieu

Suite à la paru­tion du témoi­gnage, la Ville de Grenoble a réagi pour contes­ter les pro­pos de Stéphane. « La Ville de Grenoble livre 700 repas par semaine aux accueils de jour (Le Fournil, Accueil SDF, Nicodème, Point d’eau). Elle s’occupe éga­le­ment de la col­lecte de pro­duits dans les grandes sur­faces, qu’elle livre à des asso­cia­tions. Enfin, la Ville col­lecte et livre 700 repas pré­pa­rés et offerts par des res­tau­ra­teurs gre­no­blois », écrit-elle à Place Gre’net.

« Le site Solidarités Grenoble indique les dis­tri­bu­tions à un moment T, c’est pour cela que selon l’horaire et le jour, plus ou moins de struc­tures sont ouvertes. Lors du pré­cé­dent confi­ne­ment, de nom­breuses asso­cia­tions étaient contraintes d’arrêter les dis­tri­bu­tions, c’est pour cela que de nou­veaux points de dis­tri­bu­tions (comme devant le Musée) avaient été mis en place. Alors qu’actuellement toutes les dis­tri­bu­tions conti­nuent », affirme-t-elle encore.

(enca­dré ajouté le 4 novembre 2020)

Florent Mathieu

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