EN BREF – Le Musée Hébert dévoile une exposition sur le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Formé à la fin du Romantisme, il propose des œuvres riches et travaillées. L’artiste du XIXe siècle détonne aussi par son audace et ses coups de sang.
Le musée Hébert de La Tronche propose une quarantaine de sculptures et une dizaine de tableaux de Jean-Baptiste Carpeaux. Issu d’un milieu modeste, avec un père maçon et une mère ouvrière dentellière, le jeune homme a suivi dès l’âge de 15 ans des cours à l’École gratuite de dessin et de mathématiques. Il s’y est épanoui auprès de futurs architectes. Quelques années plus tard, il remportait, après trois essais, le Grand Prix de Rome avec sa sculpture Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astynax.
Réalisme et expressivité
Jean-Baptiste Carpeaux s’est installé à la villa Médicis avec plus d’un an et demi de retard. Là-bas, il a rencontré Ernest Hébert. Touché par les talents du jeune artiste, ce dernier l’a soutenu dans ses créations.
Jean-Baptiste Carpeaux a par contre peiné à s’entendre avec le directeur de la villa. Son fort caractère rendait difficile ses relations avec ses camarades. Et ses coups de sang ont marqué ceux qui l’ont côtoyé.
« Il a réalisé un buste de Madame La Valette. Elle s’est trouvée trop vieille. De rage, il a cassé la sculpture », narre Laurence Huault-Nesme, directrice, commissaire de l’exposition. Il ne reste que le plâtre, visible à l’exposition.
« La danse » de Jean-Baptiste Carpeaux en trois dimensions
Adepte des soirées mondaines, il se rendait régulièrement chez la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III. Elle fut la première a lui avoir passé une commande de buste. Le salon de Saint-Gratien de la princesse a d’ailleurs été reproduit dans l’exposition.
Au premier étage du musée, on peut également découvrir un dispositif de visualisation 3D de la sculpture La danse. À l’aide d’un stylet numérique que l’on déplace sur une reproduction miniature de l’œuvre, il est possible de visualiser ses détails sur un écran. Une manière d’entrer dans le cœur de la sculpture.
Une exposition à voir jusqu’au 4 janvier 2021
L’exposition se divise en deux parties. Une première sur sa formation et son passage mouvementé à la villa Médicis, avec quelques tableaux de cet adepte des autoportraits et des paysages. Ainsi qu’une deuxième partie sur ses liens avec la famille impériale et la princesse Mathilde.
Il témoignera également des fastes d’antan dans plusieurs de ses tableaux. Il s’éteint à l’âge de 48 ans d’un cancer de la vessie en 1875.
Ont contribué à cette exposition du Musée Hébert le musée d’Orsay, le musée Ernest-Hébert à Paris, le musée de Valenciennes, le Petit Palais/Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, le musée de Grenoble ainsi que le musée Faure d’Aix les Bains.
Elle est à découvrir jusqu’au 4 janvier 2021. L’entrée est gratuite.