EN BREF – Les établissements hospitaliers du territoire grenoblois et du bassin voironnais annoncent déclencher collectivement leur plan blanc ce lundi 28 septembre. Les derniers chiffres de la progression du Covid sur la région grenobloise montrent en effet une intensification "très marquée" sur les dernières semaines.
"L'ensemble des indicateurs confirme et démontre que la transmission de l’infection à SARS-Cov-2 s’est intensifiée de manière très marquée ces dernières semaines", écrit le CHU Grenoble-Alpes. Derniers chiffres en date du 28 septembre sur la métropole grenobloise: un taux d'incidence de 253 pour 100 000 habitants et un taux de positivité aux tests de 17,07%. Soit des hausses par rapport aux données présentées par le préfet de l'Isère ou le CHU quelques jours plus tôt.
Le nombre de patients accueillis augmente également. Le CHU Grenoble-Alpes compte ainsi actuellement 61 patients hospitalisés, dont 19 en soins critiques. "Soit 47% du maximum de patients hospitalisés durant la première vague", précise le centre hospitalier. Face à cette situation, les établissements de santé du territoire grenoblois et du bassin voironnais annoncent déclencher collectivement leur plan blanc. Et ceci "en lien avec les professionnels de santé de ville".
Le plan blanc : un "ajustement progressif et concerté de l’activité médicale"
Pourquoi ce plan blanc collectif? D'une part, parce que l'accueil des personnes atteintes de Covid n'est pas réservé au Chuga, comme lors de la première vague. "Le Groupe hospitalier mutualiste compte ainsi, à ce jour, 11 patients COVID dont 3 soins en critiques", indique l'établissement. D'autre part, parce que l'activité médicale sans lien avec le Covid reste importante... notamment du fait des retards pris durant le confinement.
"Ce plan blanc territorial est inédit et différent des plans blancs habituels, plutôt organisés autour d’évènements ponctuels", précise le CHU. Avant d'ajouter: "Il répond à un risque lié à une pandémie et doit organiser dans la durée des mesures exceptionnelles de la façon la plus ajustée face à l’évolution des éléments épidémiologiques."
Les mesures en question? Si l'établissement ne livre aucun exemple concret, il explique que le plan blanc permet "d’organiser un ajustement progressif et concerté de l’activité médicale sur le territoire" et "d’optimiser les capacités d’accueil en soins critiques (réanimation et soins continus), en médecine et en chirurgie". Mais aussi de "prioriser, plus encore, le recours aux tests Covid" et de "préserver les professionnels de santé et leurs conditions de travail".
D'autres interventions médicales repoussées?
La hausse des cas Covid doit-elle conduire, une nouvelle fois, à repousser d'autres consultations ou interventions médicales? Dans un communiqué en date du 23 septembre, l'ARS (Agence régionale de santé) évoque "un plan de déprogrammation des activités gradué et ciblé". Le but: déprogrammer certaines activités pour "libérer [...] des capacités de soins dans les établissements" afin d'accueillir les cas graves de Covid.
La déprogrammation ne doit toutefois pas se faire au détriment du patient, du moins en théorie. "Il est également demandé aux établissements de s’assurer que les patients dont les interventions ont été déprogrammées dans un établissement puissent être réorientés dans un autre hôpital du territoire afin d’éviter tout retard de prise en charge et toute perte de chance", écrit l'ARS. À condition, naturellement, qu'un autre hôpital soit en mesure de procéder à cet accueil…
Le plan blanc sur le territoire grenoblois et le bassin voironnais est actif depuis le lundi 28 septembre 13 heures. En attendant d'en voir les premiers effets, le CHU appelle une fois encore au respect des règles sanitaires en vigueur face au Covid. À commencer par le port du masque, le lavage régulier des mains, la distanciation physique d'un mètre entre personnes, ou encore le respect du confinement de sept jours lorsque celui-ci est prescrit.
Florent Mathieu