FIL INFO — Les enseignants du lycée Argouges ne décolèrent pas. Alors que sont dénoncées, depuis le début de la rentrée scolaire, des classes surchargées, la réponse du rectorat ne leur apporte aucune satisfaction. Et ceci, jugent les professeurs, au risque d'assister à une "détérioration du climat scolaire".
Une rentrée scolaire "normale" avait ironisé Hélène Insel, rectrice de l'académie de Grenoble, en référence à la mobilisation du lycée Argouges dès les premiers jours contre des classes jugées surchargées. Une "normalité" guère appréciée par les enseignants du lycée grenoblois, qui avaient porté leurs revendications devant les portes du rectorat, en marge d'une rencontre avec ses services. Et estiment aujourd'hui ne pas avoir été entendus.
"La mise à jour des listes d’élèves fait apparaître des sections pleines mais pas en sureffectif au sens du rectorat, même si certaines classes ont un effectif supérieur à 35 pour respecter les choix d’options des élèves", écrivent les professeurs mécontents par voie de communiqué. Et de décrire sept classes de seconde générale avec des effectifs pouvant aller de 33... à 36 élèves selon les cas.
Une "dégradation du climat scolaire à venir" ?
"Le rectorat propose quand même quelques heures pour assurer ponctuellement des dédoublements en seconde générale", précisent les enseignants. Qui, à leur tour, ne manquent pas de manier l'ironie : "Enfin des promesses fortes ont été faites: la préparation de la rentrée 2021 sera faite avec la plus grande vigilance pour le lycée Argouges", écrit-il. Pas de quoi bien sûr calmer la grogne.
Pour les enseignants, une telle situation ne permettra pas d'accueillir dans de bonnes conditions la quinzaine d'élèves allophones attendus en cours d'année.
Ni d'accompagner efficacement les situations de décrochage. "Le rectorat semble penser qu’une année difficile est acceptable si elle reste exceptionnelle, nous refusons cette logique", écrivent-il. En craignant par avance une détérioration du "climat scolaire".
D'autres établissements semblent avoir été mieux entendus. C'est le cas de l'école maternelle Pont-de-Vence de Saint-Égrève. Le mercredi 9 septembre, les parents d'élève organisaient un rassemblement pour dénoncer des classes surchargées. Avec, en appui, une pétition mise en ligne affichant plus de 250 signatures au compteur. Les parents ont finalement appris l'ouverture d'une quatrième classe, effective à compter du 24 septembre.
Florent Mathieu