FOCUS - Marquée par la crise sanitaire, cette rentrée des classes ne ressemble à aucune autre. Aujourd'hui, le virus et demain la canicule à Grenoble. D'où la démarche engagée par la majorité écologiste visant à réaménager les cours de récréation en vue du changement climatique. Tandis que l'opposant Alain Carignon distribue ses cartons rouges pour la première rentrée du mandat Et pointe le retard préjudiciable des travaux du plan école, ou la pression sur les effectifs dans le nord de la ville.
Ils sont 12 660 élèves à avoir fait leur rentrée dans les écoles maternelles et primaires de Grenoble. « Cela fait du bien de voir l’école rouvrir », déclare, satisfaite, une maman venue accompagner son enfant, ce mardi 1er septembre pour la rentrée des classes à l’école Malherbe de Grenoble.
Une rentrée 2020 peu ordinaire pour les petits Grenoblois comme pour tous les élèves de l'Hexagone car la Covid-19 continue d'inquiéter la population et de se propager.
Retour à la normale, pour partie
Les enseignants et le personnel de l’école devront ainsi porter un masque durant la journée, aussi bien dans les classes que dans les espaces extérieurs. Hormis ce changement, les enfants retrouvent comme à l'accoutumé leurs classes et leur restaurant scolaire.
À la récréation, il leur faudra néanmoins rester dans leur espace de jeu avec leur classe et se laver souvent les mains. « Il faut s’accommoder du virus, estime Éric Piolle, maire de Grenoble, s'efforçant de rester positif, et garder en tête aussi nos objectifs de vie. »
Des professionnels formés par un médecin hygiéniste
Le nettoyage des classes repasse à un rythme normal. Pas de relâchement en revanche s’agissant de l’aération des locaux et du nettoyage des points de contact, précise l’adjoint Pierre-André Juven, à la délégation urbanisme et santé.
Afin de rester en alerte, la commune déploie un plan de formation et de sensibilisation à la lutte contre la Covid-19 pour ses agents.
Quatorze professionnels du service santé scolaire formés par Sébastien Ducki, médecin hygiéniste au Centre hospitalier universitaire Grenoble Alpes (Chuga) formeront à leur tour, d’ici fin octobre, l’ensemble des agents des écoles aux « bons gestes et bonnes pratiques ».
UN EFFECTIF EN BAISSE DEPUIS DEUX ANS
À deux cents élèves près, le nombre des jeunes Grenoblois scolarisés en maternelle et primaire est, cette année, légèrement inférieur à celui de septembre 2019. Semblables à la tendance nationale, les effectifs de cette rentrée à Grenoble décroissent depuis deux ans, après dix ans de hausse continue. Toutefois, entre les fermetures et les ouvertures de classes, le solde s’équilibre quasiment, du fait du dédoublement de quatre classes en grandes sections en Rep+.
Bien-être avant tout et remises à niveau pour la rentrée à Grenoble
« Cette rentrée est particulière dans un contexte où l’éducation est une priorité encore plus importante pour permettre aux enfants de recommencer à acquérir les compétences nécessaires », souligne l’adjointe aux écoles Christine Garnier. À l’école Malherbe, certains enfants ont déjà bénéficié de stages de remises à niveau cet été. Dans les prochaines semaines, l’équipe éducative veillera à l'acquisition des apprentissages pour tous ainsi qu'au bien-être des enfants, après la période difficile de confinement, tient à préciser, pour sa part, la directrice de l’établissement.
Profitant de la visite du maire de Grenoble, d’élus, du préfet de l’Isère et de responsables de l'Éducation nationale, en ce jour de rentrée, une mère de famille du comité Malherbe a fait part de son inquiétude vis-à-vis de la paupérisation grandissante des familles du quartier. La solidarité citoyenne fonctionne mais touche à ses limites, met-elle en garde.
« Il faut permettre aux enfants de vivre dans un monde différent »
Après un premier mandat de la majorité caractérisé par "un plan école ambitieux", selon le maire de Grenoble, priorité est désormais donnée aux réaménagements des cours de récréation et de rues aux abords des écoles.
Les attendus de cette démarche ? Introduire plus d’égalité dans les espaces de jeu, lutter contre la chaleur en prévision des canicules en débitumisant le sol, et en recréant des îlots de fraîcheur avec des espaces de pleine terre et d’autres destinés à recueillir la pluie.
L’école Clémenceau est la première à bénéficier de ce programme. « Il faut permettre aux enfants de vivre dans un monde différent, où il va falloir respecter les mesures d’hygiène et s’adapter au changement climatique », a commenté l’adjointe aux écoles.
Le plan école se poursuit
L'actualité liée au plan école sera toutefois encore bien fournie dans les prochains mois et prochaines années. La nouvelle école élémentaire Marianne-Cohn ouvre ainsi en février prochain. En attendant, son premier bataillon de sept classes d’élèves a fait sa rentrée à l'école Lucie-Aubrac.
L'extension de l'école Diderot, qui a pris du retard, ouvrira quant à elle à la rentrée prochaine. Démarrés en juin, les travaux de l’extension de l’école élémentaire Jean Racine sont, eux, en cours.
En 2021, le chantier de la nouvelle école Flaubert démarrera. En 2022, l’école Joseph-Vallier sera rénovée et l’école Grand Châtelet restructurée. Enfin, en 2024, le pôle des Trembles aura fait sa mue, dans le cadre d’une vaste opération de réhabilitation liée au renouvellement urbain.
« Nous avons aussi quasiment atteint l’objectif d’une atsem [agent territorial spécialisé des écoles maternelles, ndlr] par classe, se félicite pour conclure le maire, avec aujourd'hui 97 Atsem pour 100 classes, contre 83 au début du mandat. »
Séverine Cattiaux
RENTRÉE À GRENOBLE : ALAIN CARIGNON DISTRIBUE SES MAUVAIS POINTS
À l'occasion de cette rentrée, Alain Carignon, le leader du groupe du groupe société civile, divers droite et du centre, est d'humeur chagrine. En cause ? Les retards pris par le plan école. L’ouverture reportée de l'école Marianne-Cohn à Hoche « contraint de charger encore l’école Lucie-Aubrac en élèves, de réduire à nouveau la cour de cette école par l’installation d’une classe provisoire », rouspète-t-il.
Le conseiller municipal de l'opposition se désole également du retard de l'extension de l'école Diderot « préjudiciable aux élèves du quartier Berriat ». Retard qu'il impute à « l'oubli [par la Ville] de la prise en compte de l'inondabilité du secteur ».
La Ville fait de son mieux lui répond Christine Garnier, adjointe aux écoles. Et trouve des alternatives.
Deux classes de CE2 et CM1 initialement prévues à Diderot ont été accueillies en septembre à l’école Anthoard. « Pour Diderot, les discussions ont un peu duré avec l’État, car le travail est très technique. Il a fallu prendre toutes les précautions. N’oublions pas que les travaux se sont arrêtés pendant la période du confinement », justifie l'adjointe.
ÎLOTS DE FRAÎCHEUR VERSUS ÎLOTS DE CHALEUR
Le verdissement des cours de récréation ne pèse pas lourd, critique l’ex-maire RPR de Grenoble, si en parallèle « la municipalité crée des îlots de chaleur, réduit les espaces verts et densifie sans prendre en compte les besoins scolaires ».
Le travail fait dans les écoles sera bénéfique, réfute Christine Garnier, qui rappelle aussi à Alain Carignon que les modalités de construction dans la Ville ont beaucoup évolué ces dernières années, avec « 40 % d’espaces verts et de pleine terre dans tout programme constructif ».
PRESSION SUR LES EFFECTIFS DANS LE NORD DE LA VILLE
Alain Carignon évoque également « la ghettoïsation du sud de la ville [qui] contraint de nombreux parents à contourner la carte scolaire afin d’inscrire leurs enfants dans le nord de la ville, accentuant la pression sur les effectifs ».
Ce phénomène de contournement existe sans doute mais reste marginal assure Christine Garnier car les dérogations sont délivrées au compte-gouttes avec des critères plus stricts qu'avant. Autre explication fournie par l'adjointe : les écoles au sud de Grenoble sont moins chargées qu'au nord car la population des secteurs Village olympique et Villeneuve est vieillissante.
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« l’authentique »
Je pense que M. Carignon va bientôt dire que c’est la faute de la municipalité et de Piolle s’il y a eu le confinement et que pendant 2 mois les travaux ont été arrêtés !!!! Décidément, il n’en rate pas une ! Il est une personne vulnérable à son âge, il faut qu’il se ménage et n’oublie pas de mettre son masque, il a trop tendance à postillonner après Piolle. :-))
« l’authentique »
Je pense que M. Carignon va bientôt dire que c’est la faute de la municipalité et de Piolle s’il y a eu le confinement et que pendant 2 mois les travaux ont été arrêtés !!!! Décidément, il n’en rate pas une ! Il est une personne vulnérable à son âge, il faut qu’il se ménage et n’oublie pas de mettre son masque, il a trop tendance à postillonner après Piolle. :-))