FOCUS – Le nouveau groupe scolaire situé rue Diderot prend forme malgré un retard d’un an. Le projet, qui devait être livré pour la rentrée 2020, a été retardé par la crise sanitaire mais aussi et surtout par l’évolution de la législation sur les risques d’inondation. Au total, huit classes de primaires et de maternelles pourront intégrer le lieu à la rentrée 2021.
Le groupe scolaire grenoblois Diderot promet d’être à la fois « spacieux et tourné vers la nature » lors de sa livraison définitive, en septembre… 2021. La transition en cours est de taille, avec une extension de 700 m2. Le but de l’opération ? Transformer une école maternelle de cinq classes en un groupe scolaire de trois classes maternelles et cinq élémentaires. Une partie des élèves devraient être transférés depuis l’école Florence Arthaud.
Un projet « presque luxueux »
En 2017, c’était l’esquisse de Nathalie Sebbar et de son cabinet Vario qui avait remporté l’appel d’offre pour l’agrandissement de l’école Diderot. Alors que les formes du nouveau bâtiment commencent à se dévoiler, Élisa Martin1Le projet avait été accompagné par Fabien Malbet, responsable des questions d’éducation sous le précédent mandat d’Éric Piolle à la mairie de Grenoble. En attendant la nomination de Christine Garnier, nouvelle responsable de l’éducation, c’est Élisa Martin qui a inspecté l’avancement des travaux., la première adjointe au maire s’est montrée conquise par le projet. Dehors, la future toiture en bois dont une partie devrait être végétalisée se devine déjà. Dedans, une grande partie des murs alliant bois et béton est déjà achevée.
Dans les futures salles de cours, de larges fenêtres laissent entrer la lumière, tout en garantissant une vue sur les imposants massifs entourant la ville. Tout a été pensé pour « travailler les sens des enfants », explique l’architecte Nathalie Sebbar. « C’est rare qu’une vision architecturale soit visible aussi facilement », a de son côté commenté à Élisa Martin, visiblement impressionnée.
Conçue comme un L venant s’imbriquer dans celui des bâtiments existants, cette nouvelle partie accueillera les classes maternelles. Un projet « presque luxueux », s’enorgueillit Nathalie Sebbar, avec environ 60 m2 par classe, une salle de repos et une salle de motricité, des bureaux, mais aussi une salle polyvalente.
En effet, 120 m2 du groupe scolaire sont également destinés « à des associations de quartier en dehors des horaires d’ouverture de l’école ». En outre, le bâtiment existant sera étoffé. Le groupe scolaire devrait ainsi se doter d’une bibliothèque, tandis que la cantine se verra agrandie.
L’école Diderot, une forteresse à l’épreuve de l’eau
À l’origine, le groupe scolaire devait être livré pour la rentrée 2020. Mais les travaux, retardés tant par la crise sanitaire que par une évolution de la législation urbaine liée aux inondations, sont restés environ un an à l’arrêt. En cause, le Drac situé à 200 mètres de l’école. Si la digue sous l’A480, non loin, venait à rompre, la vague serait en effet très violente. Pour pallier ce risque, les murs d’enceinte doivent désormais pouvoir résister à une vague d’un mètre cinquante de haut.
La structure extérieure a donc été renforcée et un ceinturage étanche mis en place tout autour de l’école. Par ailleurs, le portail forme un batardeau : une barrière anti-inondation servant à repousser les vagues. Dans le cas d’une éventuelle rupture de digue, l’école servirait ainsi d’abri pour les riverains.
Ces renforcements, non prévus initialement, ont fait exploser le budget de l’agrandissement de l’école. Un surcoût de 850 000 euros s’ajoutant aux 4 millions du départ. Et la loi pourrait encore évoluer ces prochaines années. Une précaution nécessaire pour Nathalie Sebbar : « On ne peut pas faire un pari sur la sécurité de la population », a justifié l’architecte.
La maternelle et la salle polyvalente devraient être terminées pour décembre 2020, mais les travaux vont se poursuivre pendant encore plus d’un an.
Thomas Imbert
1 Le projet avait initialement été accompagné par Fabien Malbet, responsable des questions d’éducation sous le précédent mandat d’Éric Piolle à la mairie de Grenoble. En attendant la nomination de Christine Garnier, nouvelle responsable de l’éducation, c’est l’adjointe Élisa Martin qui a inspecté l’avancement des travaux.