REPORTAGE VIDÉO - Répondant à un appel national, des intermittents du spectacles se sont à nouveau rassemblés à Grenoble ce samedi 6 juin 2020. En cause ? Le projet de décret tombé ce 5 juin portant sur la prolongation des droits d’allocations chômage jusqu’à la fin août 2021. Constatant une avancée, les intermittents n'en déplorent pas moins le « flou persistant » entourant ses modalités d'application.
« La culture fait travailler plus de monde que le secteur automobile. Nous demandons, nous aussi, à bénéficier de moyens pour relancer nos activités. » Au mégaphone, le réalisateur Michel Szempruch fait partie de la trentaine d'intermittents du spectacle rassemblés ce samedi 6 juin 2020 sur le coup de midi au Jardin de ville de Grenoble.
Tous répondaient ainsi à un appel national émanant du Syndicat national des professionnels du théâtre et des activités culturelles (Synptac) relayé par la CGT Spectacle. Après un premier rassemblement post-confinement le mardi 2 juin, ces professionnels du spectacle entendaient ainsi poursuivre leur lutte pour la défense de leurs revendications.
Moins nombreux qu'ils ne l'espéraient, les intermittents souhaitent que le gouvernement puisse dissiper le flou persistant autour des annonces d'Emmanuel Macron pour la culture. Ces derniers réclament notamment la publication du décret portant prolongation de leur droit à l’assurance chômage jusqu’à la fin août 2021 afin d'en connaître les modalités d'application.
Un projet de décret est tombé mais le compte n'y serait pas
Depuis le dernier rassemblement, les lignes ont sensiblement bougé. En effet, le projet de décret est tombé ce 5 juin 2020. S'il y a du mieux, cela reste toutefois insuffisant, considèrent les intermittents. « Les arbitrages ne sont pas à la hauteur et il y a des gros trous dedans », relève, non sans méfiance, la CGT Spectacle.
En substance ? Le projet de décret ne prendrait pas en compte la situation particulière de ceux qui étaient en rupture de droit juste avant le confinement. Pas plus que celle des femmes revenant d’un congé maternité, ni des primo-entrants n’ayant pu ouvrir leurs premiers droits ou de ceux qui sortent d’un congé maladie longue durée. Bref, les intermittents considèrent n'avoir aucune visibilité sur leur proche avenir et se demandent toujours à quelle sauce ils vont être mangés.
Joël Kermabon