EN BREF – En décembre dernier, un incendie criminel ravageait les locaux de l’association d’aide aux femmes victimes de violences Solidarité Femmes Miléna. Elle vient de rouvrir, début juin, son centre d’accueil de jour à Eybens. Et ce, alors que le confinement a un peu plus fragilisé la situation de nombreuses femmes.
Christophe Ferrari (au centre), président de la Métropole, avec une partie des salariés de SFM © Julien Morceli – placegrenet.fr
À peine avait-elle pu rouvrir suite aux ravages de l’incendie qui avait ravagé ses locaux en décembre que l’association Solidarité Femmes Miléna (SFM) avait dû refermer ses portes le 15 mars 2020, en raison du Covid-19.
Aujourd’hui, elle peut de nouveau accueillir des femmes dans son local, à Eybens, baptisé Agora, « bien que l’on n’ait jamais vraiment arrêté [le suivi, ndlr] », précise la directrice de SFM Alice Santin-Janin. Un espace d’accueil de jour, d’écoute et d’accompagnement social et psychologique des victimes de violences ainsi que de leurs enfants, construit avec le soutien de la Métropole.
Les violences se sont accrues pendant le confinement
Le confinement n’a rien arrangé. Les violences intrafamiliales ont en effet augmenté de 44 % par rapport à la même période en 2019, selon le secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Soit 6 954 signalements de plus en deux mois, d’après la Fédération nationale des associations d’aide aux victimes.
Données de la Fédération nationale des associations d’aide aux victimes.
Solidarité Femmes Miléna a donc dû redoubler d’efforts pour répondre aux besoins des femmes. « Une part importante des appels provenait de nouvelles victimes que l’on ne connaissait pas », témoigne la directrice.
Les femmes violentées étaient aussi dans une urgence plus importante alors que les moyens d’action de l’association se trouvaient limités. Elle a toutefois pu continuer son action, avec des mesures d’éviction du conjoint ou encore des demandes de mises en sécurité d’urgence par le 15.
Prise en charge complète par Solidarité Femmes Miléna
La prise en charge commence par une écoute. Une infirmière assure les soins mais aussi le suivi administratif des certificats médicaux. « Notre but c’est de les accompagner dans toutes les démarches », précise la directrice. Le centre d’accueil propose un service d’accompagnement social et psychologique, pour elles et pour leurs enfants. Au total, près de 18 000 personnes sont accueillies chaque année par Solidarité Femmes Miléna.
Julien Morceli
Une soixantaine de logements pour les victimes
Saint-Égrève, Grenoble, Crolles, Fontaine, Saint-Martin‑d‘Hères, Échirolles, Le-Pont-de-Claix… Les victimes de violences peuvent compter sur une soixantaine de logements mis à disposition avec l’appui de la Direction départementale de la cohésion sociale.
Au total, Solidarité Femmes Miléna dispose de 27 places en logements en hébergement d’insertion (auxquelles s’ajoutent dix supplémentaires pour les moins de 30 ans), 18 logements en hébergement temporaire, 8 logements en intermédiation locative (relation sécurisée et simplifiée entre le locataire et le bailleur grâce à l’intervention d’un tiers social) et enfin 75 places en hébergement d’urgence.