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La salamandre tachetée est une des espèces patrimoniale menacées dans le bassin grenoblois. © Rémi FONTERS - LPO

Des nou­velles mares au centre hor­ti­cole de Grenoble pour sau­ver tri­tons pal­més et salamandres

Des nou­velles mares au centre hor­ti­cole de Grenoble pour sau­ver tri­tons pal­més et salamandres

FOCUS – La Ligue pro­tec­trice des oiseaux (LPO) a récem­ment créé deux mares au centre hor­ti­cole de Grenoble afin de pré­ser­ver deux espèces mena­cées : le tri­ton palmé et la sala­mandre. Une ini­tia­tive sou­te­nue par la mai­rie qui s’inscrit dans le cadre du Contrat vert et bleu de la Métro.

Alors que les Français res­taient confi­nés dans leurs appar­te­ments ou leurs mai­sons pour les plus chan­ceux, la nature repre­nait ses droits. Et cela tom­bait à pic pour les deux nou­velles mares du centre hor­ti­cole de Grenoble ! Sorties de terre fin jan­vier, elles visent à pro­té­ger deux espèces patri­mo­niales du bas­sin gre­no­blois : le tri­ton palmé et la sala­mandre tachetée.

La salamandre tachetée est une des espèces patrimoniale menacées dans le bassin grenoblois. © Rémi FONTERS - LPO

La sala­mandre tache­tée est une des espèces patri­mo­niale mena­cées dans le bas­sin gre­no­blois. © Rémi Fonters – LPO

Celles-ci sont en effet mena­cées par la den­sité du réseau urbain de l’agglomération qui s’est lar­ge­ment déve­loppé ces der­nières décen­nies. « L’idée est de contre­ba­lan­cer en créant un réseau de mares pour que les ani­maux puissent s’y repro­duire et pros­pé­rer », résume Jean-Baptiste Decotte, chargé de mis­sion mares et haies à la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux (LPO) d’Auvergne-Rhône-Alpes.

« Nous avons fait le choix de n’utiliser que des plantes de la flore locale »

L’épidémie de coro­na­vi­rus a été une aubaine* pour ces deux espèces dans le bas­sin gre­no­blois. « La période mars-avril est un pic de ponte chez les amphi­biens et l’absence d’humains dans les rues, et sur­tout sur les routes, leur a per­mis de ne pas se faire écra­ser en allant se repro­duire dans les mares », pré­cise le chargé de mission.

Le triton palmé est également menacé dans l'agglomération grenobloise. © La salamandre tachetée est une des espèces patrimoniale menacées dans le bassin grenoblois. © Rémi FONTERS - LPO

Le tri­ton palmé est éga­le­ment menacé dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. © Rémi Fonters – LPO

La LPO et la muni­ci­pa­lité qui portent le pro­jet avec la Métro (cf. enca­dré) ont fait le choix de conce­voir des mares bâchées. « Le ter­rain ne se prê­tait pas à des mares natu­relles sans bâches, car il n’y a pas de résur­gence de la nappe phréa­tique qui aurait per­mis de les ali­men­ter en eau », explique Jean-Baptiste Decotte.

La grande mare du centre horticole a coûté 4900€ et devrait durer au moins quinze ans. Le triton palmé est également menacé dans l'agglomération grenobloise. © La salamandre tachetée est une des espèces patrimoniale menacées dans le bassin grenoblois. © Jean-Baptiste Decotte - LPO

La grande mare du centre hor­ti­cole a coûté 4900 euros et devrait durer au moins quinze ans. © Jean-Baptiste Decotte – LPO

Ils ont en revanche choisi d’utiliser des bâches en fibre de coco. Ce maté­riau per­met à la fois de pro­té­ger la bâche du soleil et d’éviter qu’elle ne se dégrade. Mais aussi de faci­li­ter l’enracinement des plantes.

« Nous avons aussi fait le choix de n’utiliser que des plantes de la flore locale. Et comme ces plantes sont chères et dif­fi­ciles à trou­ver, nous les culti­vons direc­te­ment sur place », pré­cise Christine Simoens du ser­vice espaces verts de la Ville de Grenoble.

Un réseau de mares en mau­vais état

Des mares au centre horticole de Grenoble pour sauver les amphibiens menacés.Le réseau de mares du bassin grenoblois est en actuellement en mauvais état. © LPO AuRA

Le réseau de mares du bas­sin gre­no­blois est en actuel­le­ment en mau­vais état. © LPO AuRA

L’initiative s’inscrit dans le cadre Contrat vert et bleu porté par la Métro, en par­tie financé par l’Union euro­péenne. Son but : main­te­nir ou res­tau­rer les conti­nui­tés éco­lo­giques du ter­ri­toire. C’est-à-dire les cor­ri­dors de dépla­ce­ment de la faune entre milieux naturels.

Mais ce n’est pas pos­sible par­tout ! En effet, il faut au maxi­mum 500 mètres de dis­tance entre deux mares pour que les espèces puissent cir­cu­ler et se reproduire.

« Le réseau actuel des mares est glo­ba­le­ment mau­vais. Mais nous avons donc iden­ti­fié des zones où il est pos­sible de créer des sortes de patch­works de mares connec­tées entre elles, comme ici sur le cam­pus ou à Vizille », détaille Jean-Baptiste Decotte.

Les mares : une aide pré­cieuse pour la ferme urbaine du campus

Sur le cam­pus, d’ailleurs, la créa­tion de ces mares est éga­le­ment une chance pour la ferme urbaine bio­lo­gique de la ville de Grenoble. Car elle s’inscrit dans le pro­jet glo­bal de pro­tec­tion de la bio­di­ver­sité et de réduc­tion des pesticides.

Des mares au centre horticole de Grenoble pour sauver les amphibiens menacésJean-Baptiste Decotte de la LPO, Lucile Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville, et Mickaël Tenailleau, maraîcher au centre horticole de Grenoble. © Anissa Duport-Levanti - Place Gre'net

Jean-Baptiste Decotte de la LPO, Christine Simoens du ser­vice espaces verts de la Ville de Grenoble, et Mickaël Tenailleau, maraî­cher au centre hor­ti­cole de Grenoble. © Anissa Duport-Levanti – Place Gre’net

« Le fait de rame­ner une popu­la­tion d’amphibiens sur la ferme attire aussi les insectes », explique le maraî­cher Michaël Tenailleau. « Ces auxi­liaires sont béné­fiques pour mes cultures car je n’ai même plus besoin de trai­te­ments bio. On maxi­mise ainsi les outils concrets pour la lutte bio­lo­gique et la pro­tec­tion des zones humides », se réjouit-il.

Autre mis­sion : édu­quer à la pro­tec­tion de la nature. La LPO pro­po­sera donc des ani­ma­tions péda­go­giques sur le centre hor­ti­cole tous les deux mois. Ainsi que des portes ouvertes une fois par an et des sor­ties nature… dans la ville.

Quatre mares sont déjà actives sur la Métropole et 19 autres devraient voir le jour cette année. Dont trois sur le cam­pus. « Nous avons aussi deux autres Contrats vert et bleu dans le dépar­te­ment, dont un à Bourgoin-Jallieu », se féli­cite Jean-Baptiste Decotte.

Anissa Duport-Levanti

* La LPO a éga­le­ment encou­ragé les habi­tants à obser­ver les oiseaux depuis leur fenêtre, et à recen­ser les espèces qu’ils aper­ce­vaient durant cette période. Une opé­ra­tion qui a ren­con­tré un franc succès.

Un pro­jet cofi­nancé par la LPO et la Ville de Grenoble

Le pro­jet s’ins­crit dans le cadre Contrat vert et bleu porté par la Métro. Mais il est aussi porté par la LPO et la Ville de Grenoble, qui cofi­nance la créa­tion des mares. Sur le centre hor­ti­cole en réa­lité situé à Saint-Martin‑d’Hères, la plus petite a coûté 2 500 euros et la plus grande, 4 900. Elles devraient durer quinze à vingt ans.

ADu

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