FIL INFO – Le syndicat Force ouvrière exhorte la Ville de Grenoble à reporter la réouverture des écoles en septembre. Une rentrée en mai est prématurée et déconseillée par les autorités médicales alerte le syndicat. En outre, elle risque d’être préjudiciable aux enfants comme à la communauté éducative dont font partie les Atsem, les agents d’entretien et les animateurs, fustige-t-il.
Le syndicat Force ouvrière doute fortement de la capacité de la Ville de Grenoble à réunir, d’ici le 14 mai – jour de rentrée des élèves de grande section – les conditions sanitaires à même de protéger les agents et des enfants du covid-19.
Le syndicat exprime ainsi ses plus vives réticences à ce sujet dans une lettre ouverte, adressée ce lundi 4 mai à Maud Tavel, présidente de comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et adjointe au personnel de la Ville.
« Les conditions de sécurité sanitaire ne seront pas réunies de façon optimale pour préserver les enfants et la communauté éducative travaillant dans les écoles », considèrent les représentants syndicaux, à l’aune de ce qui leur remonte du terrain.
« Un contexte très anxiogène pour toute la communauté éducative »
Mais la Ville de Grenoble semble bien décidé à maintenir la rentrée le 14 mai. Partant de là, le syndicat FO la met donc au défi de fournir, en quantité, des masques, du gel et des chasubles à manches longues à tous les agents des écoles : animateurs, Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) et agents d’entretien. Ainsi que des gants jetables pour ces derniers en cas d”“accidents” liés à la propreté des enfants.
S’ajoute aux aspects matériels loin d’être réglés la mise en place d’une nouvelle organisation qui demeure particulièrement floue, déplore FO.
Le syndicat ne voit ainsi pas comment les Atsem vont pouvoir, à la fois, passer du temps à désinfecter les jeux que touchent les enfants, les classes, nettoyer les mains des petits et en même temps leur faire respecter les gestes barrières.
Exiger durant toute une journée le maintien de contraintes strictes de distanciation physique à des enfants en bas âge risque d’être harassant pour les agents, estime FO. Qui s’inquiète aussi pour « l’état de santé psychique et psychologique des enfants et du personnel » au vu de ce « contexte très anxiogène pour toute la communauté éducative ».
Une ultime réunion ce jeudi 7 mai pour tout caler
« Votre responsabilité civile et pénale est fortement exposée dans le cadre de la réouverture des écoles », met en garde le syndicat en s’adressant à Maud Tavel. FO annonce ainsi que les agents « exerceront leur droit de retrait s[“ils] estiment que la sécurité sanitaire est défaillante et qu’il y a risque de contamination au Covid-19 ». Ce jeudi, une ultime réunion du CHSCT pour présenter le plan opérationnel dans les menus détails devrait peut-être dissiper les zones d’ombre…
Séverine Cattiaux