DÉCRYPTAGE - À Grenoble et Échirolles, la tension est montée d'un cran ces derniers jours après que des policiers ont été pris à partie. Dans quelques quartiers sensibles de l'agglomération grenobloise, le confinement et les contrôles des forces de l'ordre viennent troubler les petites affaires des trafiquants. Sans vraiment les désorganiser.
Cinquième semaine de confinement. La tension monte dans plusieurs quartiers de l'agglomération grenobloise. À Échirolles, puis dans le quartier Mistral à Grenoble, les forces de l'ordre ont tour à tour été prises à partie ces derniers jours.
Lundi 20 avril, c'est une patrouille de la brigade anti-criminalité (Bac) qui essuyait des jets de projectiles avenue Kimberley à Échirolles. Un jeune homme était finalement interpellé et un policier légèrement blessé. Mais le ton est vite monté dans cette commune de la ceinture rouge grenobloise. Tirs de mortiers et feux de poubelle ont émaillé la soirée, assortis de regroupements de plusieurs personnes sur la voie publique. En plein confinement donc.
Le lendemain, rebelote mais à Grenoble cette fois, à Mistral, un des quartiers sensibles de la ville. Après avoir été attaqués par des jets de projectiles et des tirs de mortiers, les policiers étaient tenus à distance. Une barricade érigée en travers de l’avenue Rhin et Danube bloquait les véhicules de police.
Le trafic de stupéfiants s'est réorganisé dans les quartiers depuis le confinement
Pendant le confinement, les petites affaires continuent donc. À peine moins qu'avant. Si la fermeture des frontières, notamment avec l'Espagne ou les Pays-Bas, a conduit à une baisse de l'approvisionnement en stupéfiants, le trafic de drogue s'est ré-organisé avec la crise sanitaire.
« Le trafic de stupéfiants a été dans un premier temps, comme la délinquance classique, fortement déstabilisé mais il n'a pas disparu », reconnaît ainsi Fabienne Lewandowski, la nouvelle directrice départementale de la Sécurité publique de l'Isère. Désormais, vendeurs comme clients portent masques et gants. Et les dealers ont mis en place une surveillance accrue.
C'est aussi ce qu'a constaté Claude Jacquier autour de la place Edmond Arnaud. En plein centre-ville de Grenoble et… à deux pas de l'Hôtel de police. « Les dealers continuent leur trafic sans être sanctionnés », observe le directeur de l'Observatoire sur les discriminations et les territoires interculturels (ODTI). Lui dit voir arriver de nouveaux visages. Là, les « étudiants » ont laissé la place à des profils plus âgés. « Le Covid vient ralentir le trafic plus que les interpellations », estime-t-il.
Stupéfiants : moins de produits et de clients mais moins de contrôles
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