EN BREF – Un centre d’hébergement vient d’ouvrir au Pont-de-Claix pour les personnes sans abri affectées par le virus Covid-19 mais ne nécessitant pas une hospitalisation. Cette structure permet d’accueillir des sans domicile fixe, des personnes venant de centres d’hébergement ou encore de logements adaptés.
L’entrée du centre d’hébergement hivernal d’urgence de sans-abri Marie-Reynoard de la rue Leconte de l’Isle. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Un collectif1Voir note de bas de page d’associations et d’organisations s’était inquiété, le 25 mars dernier, de la situation des sans-abri résidant dans des centres d’hébergement d’urgence de l’agglomération grenobloise. Le collectif dénonçait leur « abandon total » en période de confinement dans ces centres gérés par l’Ajhiralp,
Le 2 avril, les pouvoirs publics ont informé les associations concernées de l’ouverture d’un centre d’hébergement au Pont-de-Claix pour des personnes « affectées sans gravité par le virus Covid-19 ». Installée dans le centre CCAS d’EDF, cette structure permet le confinement de sans domicile fixe malades venant de centres d’hébergement ou encore de logements adaptés.
Un centre d’hébergement pour préserver les capacités hospitalières
D’une capacité de 44 places2Adultes de plus de 18 ans, ce centre ouvert sous la double égide du préfet et de l’Agence régionale de santé (ARS) de l’Isère, est géré par l’association Ajhiralp pour l’hébergement et par la Croix-Rouge pour les prestations sanitaires.
« L’ouverture de ce centre s’inscrit dans le cadre de la phase 3 de l’épidémie de Covid-19 », indiquent les services préfectoraux. Qui précisent que les personnes souffrant sans gravité du virus Covid-19 y font l’objet d’une « prise en charge ambulatoire, afin de préserver les capacités hospitalières ».
Le centre accueille des personnes sans domicile fixe affectées sans gravité par le virus Covid-19. © Anaïs Mariotti
La préfecture souligne, par ailleurs, que ce centre d’hébergement répond à un cahier des charges national qui en définit les conditions d’admission et de fonctionnement. L’ajout de cette structure permet, depuis le 2 avril, l’accueil sur prescription médicale des personnes qui y demeureront pendant la durée de leur confinement. Ce tout en restant sous la surveillance d’un médecin ou d’une infirmière, assure la préfecture.
« À l’issue de la période de surveillance, ces personnes pourront quitter le centre d’hébergement.», garantissent les services de l’État
Joël Kermabon
1 Notamment le collectif Dourbie-hébergement, Droit au logement 38, Ligue des droits de l’Homme Isère, ainsi que RESF 38, RUSF 38, Cisem et Village 2 Santé.
2 Adultes de plus de 18 ans
UN RECOURS EN PROCÉDURE D’URGENCE DEVANT LE CONSEIL D’ÉTAT
Les instances nationales de quatre associations3Élu/es contre les violences faites aux femmes, Kâlî, Droit au logement (DAL) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). ont déposé un recours en procédure d’urgence devant le Conseil d’État, ce 30 mars dernier.
Ces dernières demandaient à l’institution d’enjoindre au gouvernement d’identifier et de « mettre à l’abri toutes les personnes sans abri, en habitat de fortune ou encore en logement déclaré indigne ». Mais aussi d’instaurer « des mesures sanitaires propres à garantir la protection des accompagnants et des personnes hébergées ainsi qu’un dépistage, notamment dans les hébergements collectifs ».
Sans oublier la « réquisition des appartements vacants lorsque le contingent d’hébergement […] est insuffisant ». Les requérants toutefois n’ont pas obtenu gain de cause puisque, ce jeudi 2 avril, une ordonnance du Conseil d’État a rejeté leur requête.
3 Élu/es contre les violences envers les femmes, Kâlî, Droit au logement (Dal). Et aussi la Ligue des droits de l’Homme (LDH).