EN BREF — L’intersyndicale départementale des retraités de l’Isère interpelle le préfet Lionel Beffre. Dans un courrier relayé auprès des médias, les huit organisations syndicales s’inquiètent du manque de matériels de protection contre le coronavirus pour les personnels soignants et des conditions de sécurité pour les employés comme les pensionnaires des Ehpad.
« Il ne suffit pas d’invoquer la solidarité, le “vivre ensemble”, ou le courage du personnel soignant. Il ne suffit pas de les applaudir et de les féliciter, vous devez d’urgence les protéger. » Dans un courrier adressé au préfet de l’Isère Lionel Beffre, l’intersyndicale départementale de retraités CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR FP, UNRPA et LSR tire la sonnette d’alarme sur les conditions de travail des soignants face à l’épidémie de coronavirus.
Un message qui se veut éminemment politique. Le collectif estime ainsi que la pandémie met « au grand jour les conséquences des politiques de santé menées depuis des années au nom de la réduction des déficits publics et des économies budgétaires ». Une politique sociale que les organisations syndicales « n’ont cessé de dénoncer ». « Aucune réponse n’a été apportée. Nous en payons le prix. Il faudra en tirer les leçons », assènent-elles.
Un manque de masques et de moyens de protection
Le nerf de la guerre ? Les masques et autres matériels de protection. « Depuis plusieurs jours, le gouvernement annonce que le matériel de protection des malades et du personnel va arriver. Pourtant, les informations qui nous remontent jour après jour prouvent qu’il n’en est rien », expliquent les syndicats de retraités de l’Isère. Qui, « selon leurs informations », croient savoir qu’une réquisition « permettrait de collecter plusieurs dizaines de milliers de masques ».
« Par exemple, de grandes ou moyennes entreprises possèdent des stocks de masques importants. Mais, on objecte que les entreprises les gardent dans l’attente d’une reprise du travail », affirme ainsi le courrier. Certaines d’entre elles se sont pourtant largement mobilisées en Isère pour fournir des masques aux professionnels de santé. En répondant notamment à l’appel du collectif Voc-Cov, « support des filières industrielles pour tous les professionnels de la santé ».
Insuffisant visiblement pour le collectif, qui relaie auprès du préfet de l’Isère les critiques dont fait l’objet l’État au niveau national : « Il est de votre responsabilité que toutes les structures de soins et médico-sociales soient dotées immédiatement des protections indispensables : gel hydro-alcoolique, gants, masques… et que des tests en nombre suffisant puissent être réalisés partout, notamment dans les structures accueillant des personnes âgées. »
Des inquiétudes pour les personnes âgées isolées ou en Ehpad
Les inquiétudes des organisations de retraitées concernent en effet particulièrement les personnes âgées. « Dans les Ehpad, mais aussi à l’hôpital, où les protections manquent cruellement, c’est la vie des personnels, de leurs familles, celle des patients, des résidents d’Ehpad, des personnes dépendantes isolées à domicile, qui sont en jeu », écrit le collectif. Et ce dernier de décrire des « conditions de vie fortement dégradées » en raison de la crise sanitaire.
« Le manque de personnel dans les Ehpad et services de santé, déjà vivement dénoncé avant la crise […] est aujourd’hui une réalité aggravée et difficilement soutenable », jugent ainsi les syndicats.
Qui attendent encore des mesures de protection des personnels pour leurs déplacements. « Quel dispositif protecteur mettez-vous en œuvre pour limiter les risques de contamination extérieure ? L’accès gratuit au transport par taxi ? », interrogent les organisations
La question des personnes âgées ou en situation de handicap isolées se pose également. L’intersyndicale demande ainsi la mise en place du Plan d’alerte et d’urgence sur l’ensemble du département pour que « que les besoins de toutes les personnes […] soient bien identifiés ». Avec, à la clé, un numéro d’urgence à appeler en cas de nécessité. Et la possibilité de se faire livrer courses, repas ou médicaments.