DÉCRYPTAGE - Trop de pub pour les uns, pas assez pour les autres. Le règlement intercommunal de la publicité dont vient de se doter la Métropole de Grenoble ne contente aucune des parties, associations comme afficheurs. En coupant la poire en deux, la Métro s'est ainsi attirée les foudres de Paysages de France, qui estime que la capitale du Dauphiné n'est pas à la hauteur des ambitions climatiques qu'elle professe. L'association met en demeure la collectivité de s'engager à modifier ses dispositions.
Toutes les communes de la Métropole de Grenoble ont adopté un nouveau règlement régissant l'affichage publicitaire, bâti autour d'une mesure phare : l'abaissement à 4 m2 de la taille maximale des dispositifs publicitaires.
Le règlement local intercommunal, validé par le rapport des commissaires enquêteurs – favorable moyennant une réserve – et voté par les élus métropolitains, est pourtant loin de contenter les différentes parties. À savoir, les afficheurs et les associations de protection de l'environnement et autres ONG.
Un partout, balle au centre ? En ne contentant ni l'un ni l'autre, la Métro espérait-elle échapper à toute critique ? C'est plutôt mal parti. Le 14 février, une vingtaine d'activistes du collectif ANV Cop21 / Rap Grenoble* s'est employée à recouvrir deux cents affiches, de la gare de Grenoble au centre-ville et jusqu'au parc Paul-Mistral.
Objectif ? « Sensibiliser à l’impact sur le climat des écrans et panneaux publicitaires », souligne dans un communiqué le collectif, qui voit toutefois dans la réduction des formats à 4 m2 sur toute l'agglomération une réelle avancée. Mais aussi interpeller les candidats aux élections municipales.
« La publicité consomme elle-même beaucoup d’énergie »
« La publicité est omniprésente dans l’espace public, poursuit le collectif. Dans un contexte d’urgence climatique, elle incite à la consommation de biens alors qu’il est aujourd’hui nécessaire de la réduire. La publicité consomme elle-même beaucoup d’énergie, en particulier l’affichage numérique, ce qui entraîne un surplus de consommation et un gaspillage énergétique. De plus, les panneaux publicitaires nécessitent pour leur fabrication l'utilisation de matières premières dont l'extraction se fait souvent au mépris de l’environnement, de la santé des travailleurs et des populations locales. »
L'action intervient quelques jours après le vote, en conseil métropolitain, du futur règlement intercommunal. Lequel vient désormais remplacer la multitude de règlements communaux dont était dotée chacune des communes de l'agglomération. Il vient aussi prendre le pas sur une règlementation nationale jugée très laxiste.
L'abaissement du format à 4 m2 jugé suffisant dans une métropole qui se veut "exemplaire"
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