REPORTAGE VIDÉO - Après onze mois de contestation, la mobilisation des personnels pour la défense de l'hôpital public ne faiblit pas. Ce vendredi 14 février, près de 250 personnes ont ainsi manifesté à Grenoble à l'appel du collectif inter-hôpitaux (CIH) qui organisait une grande journée de mobilisation. Le plan d'urgence lancé en novembre dernier par Agnès Buzyn n'a guère apaisé la situation, le CIH considérant qu'il ne répond pas aux demandes des professionnels.
Une nouvelle fois, c'est sur le parvis Belledonne que le collectif inter-hôpitaux (CIH) appelait les personnels hospitaliers du Chuga à se rassembler ce vendredi 14 février en début d'après-midi. Déclarant symboliquement vouloir manifester son « amour de l'hôpital public », en ce jour de Saint-Valentin, le CIH a également réitéré ses principales revendications.
Malgré le plan d'urgence lancé par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, ces dernières restent inchangées, après onze mois d'une mobilisation sans précédent : défense du service public hospitalier, accès aux soins pour tous, amélioration des conditions de travail des professionnels et des conditions d'accueil des patients.
Voilà tout ce que réclame à cor et à cri le CIH, jugeant « la rustine » du plan gouvernemental insuffisante. « Il ne répond pas aux besoins et aux demandes des professionnels de terrain qui n'ont pas du tout été concertés », déplorent amèrement hospitaliers et syndicats.
« Les menaces de démissions ont commencé à être appliquées"
« La situation du Chuga est très préoccupante », estime le collectif, qui dénonce des conditions de travail et d'accueil aux urgences de plus en plus « tendues et dégradées ». De plus, ajoute le CIH, « les menaces de démissions ont commencé à être appliquées. Malgré cela, le ministère reste sourd et aveugle face à la mobilisation du monde hospitalier ».
Symboliquement c'est la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) qu'ont choisi de cibler les manifestants.
« L'hôpital public ne peut exister sans la Sécurité sociale, qui permet à tout un chacun de pouvoir bénéficier de soins sans distinction de revenus, de ressources ou d'origines », explique le CIH.
Mais là ne réside pas la seule raison de ce choix. « Nous avons aussi choisi la Sécu pour mettre en lumière les souffrances physiques et psychologiques des personnels hospitaliers ». Ainsi, le cortège, rejoint par des usagers, des étudiants et des travailleurs sociaux, s'est-il dirigé vers la CPAM de Grenoble. L'objectif ? Y déposer en masse des arrêts maladie « pour dire qu'ils sont malades de leur hôpital ».
Joël Kermabon