TROIS QUESTIONS À… Max Mamers, cocréateur et organisateur du Trophée Andros, qui fait étape vendredi 24 et samedi 25 janvier à Lans-en-Vercors. Tous les pilotes automobiles du trophée, rebaptisé cette année e‑Trophée Andros, roulent désormais à l’électrique. Et ne s’en plaignent pas, bien au contraire, car leurs performances sont bien meilleures. Un virage de l’électrique que l’organisation de l’épreuve a commencé à prendre il y a dix ans.
Place Gre’net : Pourquoi le Trophée Andros est-il passé au tout électrique pour sa 31e édition ?
Max Mamers : D’abord, cela faisait dix ans que nous travaillions sur la question puisque la première course au monde 100 % électrique était le Trophée Andros avec les deux roues motrices [lancé en décembre 2009 lors de l’étape de Serre Chevalier, ndlr]. La logique voulait que la partie professionnelle [les pilotes professionnels] passe au 100 % électrique.
Notre matière première c’est le froid. Nous sommes très friands de températures d’hiver. Le réchauffement nous inquiète et nous faisons partie des gens qui ont pensé que, de toute façon, il fallait travailler dans ce sens-là.
D’abord, pour que la voiture de monsieur Tout-le-monde demain matin soit performante en production électrique, il faut que cela passe par la compétition. Nous remplissons notre rôle de précurseur et, en même temps, de facilitateur d’une nouvelle énergie. […]
C’est une adaptation à une demande aussi de la société qui se préoccupe de plus en plus d’environnement. De toute façon, c’est inévitable, il y aura de plus en plus de voitures électriques. C’est normal que nous qui utilisons des éléments naturels comme le froid et la glace soyons les premiers utilisateurs et protecteurs de cette chose-là. […] Alors qu’elle n’était déjà pas mauvaise, il est évident que nous avons une image encore plus responsable.
Quelles sont les différences en termes de performances et de pilotage par rapport aux voitures thermiques ? Et comment les pilotes qui n’étaient pas équipés encore en électrique l’an dernier ont-ils réagi à ce changement ?
Max Mamers : Les pilotes qui n’étaient pas équipés l’année dernière non seulement ont accepté ce passage mais ils en sont fous parce que cela va beaucoup plus vite. Le spectacle est encore bien plus fort qu’avec les (voitures) thermiques.
Pour donner un exemple, nous avons été obligés de baisser la puissance des voitures de 10 % parce que c’est beaucoup plus rapide et, à la limite, plus accidentogène. Les voitures thermiques faisaient 340 chevaux. Aujourd’hui, nous avons été obligés de baisser à 270 chevaux et, malgré tout, nous sommes deux secondes au tour plus vite que les records précédents.
Pourquoi l’électrique aussi ? Nous en revenons à votre première question, c’est que cela va dans le sens de la performance. Un moteur électrique est bien plus performant qu’un moteur thermique.
En termes du pilotage, cela change un petit peu. La voiture est un peu plus lourde et, surtout, il n’y a plus de levier de vitesse. Les pilotes ont les mains sur le volant. C’est beaucoup plus sportif ! Aujourd’hui, nous avons des bagarres de haut niveau, en plus le plateau est assez exceptionnel [Jean-Baptiste Dubourg, quadruple vainqueur du Trophée et leader actuel du classement général, Franck Lagorce, Nicolas Prost, les Grenoblois Aurélien et Olivier Panis notamment, ndlr]
Le Trophée Andros fait étape vendredi 24 et samedi 25 janvier à Lans-en-Vercors. Quelle est la particularité du tracé isérois ?
Max Mamers : Chaque piste est spécifique. Celle de Lans-en-Vercors, les gens ont tendance à la comparer à une spéciale de rallye. Elle part un peu dans la forêt. C’est celle qui est la plus proche du rallye. À Serre Chevalier, c’est vraiment un circuit plat, de la piste. Ce sont les “pistards” qui sont plutôt devant. D’ailleurs, Nicolas Prost a gagné dimanche dernier, ce n’est pas une coïncidence. À Lans-en-Vercors, nous allons plutôt vers des gens qui savent s’adapter à d’autres situations. Il y a du dévers, ça monte, ça descend, c’est une petite spéciale de montagne.
Nous avons différentes courses au Trophée. Dans les voitures quatre roues motrices, quatre roues directrices, il y a deux catégories : les pros et les élites. Les élites, ce sont soit des gens qui débutent, soit des “gentlemen drivers”. Ils partagent à deux la même voiture.
Après, il y a la catégorie Enedis e‑Trophée Andros, qui est l’ancienne série des deux roues motrices électriques. Elle a servi de révélateur aux jeunes pousses comme Aurélien Panis, [Nathanaël, ndlr] Berthon, [Christophe] Ferrier et compagnie. Cette série est désormais réservée aux personnalités.
À Lans-en-Vercors, nous avons invité deux légendes [iséroises de la course automobile] : Bruno Saby et Bertrand Balas. Nous faisons venir des pilotes qui ont un palmarès et que beaucoup de gens n’ont pas pu rencontrer. Ils vont pouvoir le faire dans le paddock à Lans. [Il y a aussi, par exemple, le chanteur Claudio Capéo qui participe à cette catégorie].
Ensuite, il y a les motos [l’AMV Cup], les seules qui roulent en thermique. Il y en a pour tout le monde, c’est ça le Trophée Andros. Il y a des jeunes, des pilotes confirmés, des nouvelles technologies et, en même temps, on reste avec un peu de bruit et de pétrole avec les motos mais pas beaucoup.
Propos recueillis par Laurent Genin
Programme de l’étape de Lans-en-Vercors
Vendredi 24 janvier
Trophée Andros Élite, Élite pro et Enedis e‑Trophée Andros
- essais chronométrés de 17 heures à 18 h 30.
- première manche qualificative de 18 h 35 à 20 h 05.
- deuxième manche qualificative de 20 h 10 à 22 heures. Super pole Élite à 21 h 20.
- finales et super finales de 22 h 15 à minuit.
- podium courses à 0 h 05.
Samedi 25 janvier
- première manche qualificative Trophée Andros Élite et Élite pro de 18 heures à 19 h 05.
- essais chronométrés AMV Cup (moto) de 19 h 10 à 19 h 25.
- première manche qualificative Enedis e‑Trophée Andros de 19 h 30 à 19 h 50.
- deuxième manche qualificative Trophée Andros Élite et Élite pro de 19 h 55 à 21 h 45.
- Super pole Élite à 21 h 05.
- finales et super finales AMV Cup, Trophée Andros Élite, Élite pro et Enedis e‑Trophée Andros de 21 h 50 à 0 h 20.
- podium courses à 0 h 30.