EN BREF – L’Université de Grenoble Alpes devient université intégrée au 1er janvier 2020. Avec un nouveau conseil d’administration, un nouveau président… et l’instauration d’un rapport de force ? Les élections laissent présager un certain clivage au sein des instances décisionnelles, entre les pro-intégration dont devrait être issu le futur président de l’université et les anti-« désintégration » bien décidés à jouer le rôle de contre-pouvoir.
Les discussions s’annoncent sportives au sein des instances décisionnelles de la future université intégrée Grenoble Alpes.
Au 1er janvier 2020, l’actuelle Université Grenoble Alpes (UGA) laissera en effet place à l’université unique. Un établissement public expérimental (EPE) qui regroupera outre l’UGA, la Communauté Université Grenoble Alpes (Comue), l’Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP), l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble (Ensag) et l’Institut d’études politiques de Grenoble (Sciences Po Grenoble).
Les élections au conseil d’administration et au conseil académique viennent de donner un avant-goût des rapports de force à venir. Après la première phase des élections, le 10 décembre, aucune liste n’a obtenu de majorité absolue.
Université intégrée : une gouvernance très partagée ?
Cette situation inédite place les listes syndicales, dont la liste d’union CGT-FSU résolument contre le processus en cours, en position de véritable contre-pouvoir face à la liste pro-EPE (Ensemble pour l’université intégrée – EPUI), soutien affiché du seul candidat déclaré au poste de président.
Le conseil d’administration est non seulement chargé de voter le budget du méga-établissement, mais aussi de déterminer sa politique et sa stratégie. Or sa gouvernance risque d’être compliquée. Car avec 7 sièges, l’union CGT-FSU, fervente opposante à la restructuration en cours, caracole juste derrière l’EPUI et ses 8 sièges.
Première liste en nombre de voix, elle est aussi en discussion avec la liste arrivée troisième, l’union CFDT-Unsa. Celle-ci a décroché 5 sièges devant le SNPTES (2 sièges). Objectif ? Peser un peu plus comme contre-pouvoir au sein des instances décisionnelles, alors qu’un prochain vote, le 19 décembre, doit désigner les représentants des personnalités extérieures.
Ce n’est qu’une fois le conseil d’administration au complet que sera procédé au vote du bureau et donc du président de l’université intégrée, début janvier.
Mêmes tendances du côté du conseil académique
La tendance est la même du côté du conseil académique. Si au sein de la commission recherche, l’EPUI décroche 16 sièges, les deux unions syndicales en récupèrent 10 chacune, devant la liste des doctorants engagés (4 sièges), l’Unef-CGT (2 sièges) et le SNPTES (1 siège).
Le résultat est plus serré du côté de la commission Formation et vie universitaire. L’EPIU (8 sièges) est là aussi au coude-à-coude avec la liste CGT-FSU (7 sièges), devant la CFDT-Unsa (4 sièges). La liste Notre université commune décroche 4 sièges, le SNPTES 2 sièges, l’Uni et l’Unef un siège chacun.