EN BREF – Olivier Véran, député macronien de l’Isère, est encore une fois monté au créneau sur le sujet des mannequins qu’il juge trop maigres. Cette fois, c’est une publicité de la marque Céline qui est incriminée.
« Dites Céline, je serais curieux de voir le certificat médical de cette jeune femme », a interpellé Olivier Véran, député macronien de l’Isère, dans un tweet le 4 décembre. Le tout accompagné de la capture d’écran d’une publicité de la marque montrant Laura Beuger, jeune égérie de la marque Céline, diffusée sur le même réseau social.
Dites @celineofficial, je serais curieux de voir le certificat médical attestant de l’état de santé de cette jeune femme, conformément à la loi que j’ai fait adopter contre l’anorexie dans le mannequinat.
Mais c’est quoi que vous n’arrivez pas à saisir, au juste ? 😡 pic.twitter.com/5Q7FE0i5Js— Olivier Véran (@olivierveran) December 4, 2019
Le sujet de la maigreur excessive des mannequins mis en avant par les grandes marques de vêtements est un des grands chevaux de bataille d’Olivier Véran depuis 2015. Alors député PS, il avait porté au sein du projet de loi de santé un amendement interdisant l’activité des mannequins présentant des indices de masse corporelle trop faibles. Amendement qui avait été adopté dans le texte final par la ministre de la Santé Marisol Touraine, l’année suivante.
Aujourd’hui, la loi oblige également les marques à mentionner toute retouche de la silhouette du mannequin sur une photographie de mode, afin d’« agir sur l’image du corps dans la société pour éviter la promotion d’idéaux de beauté inaccessibles et prévenir l’anorexie chez les jeunes », selon le ministère de la Santé.
Passe d’armes
La PDG de Céline, Séverine Merle, a répondu au député dans un mail en confiant à la presse qu’elle regrettait le caractère « indélicat » de son tweet, qui contribuait à « exposer le jeune mannequin ».
« Ce qui est indélicat, a rétorqué Olivier Véran dans un courrier adressé à la directrice générale, c’est d’[exposer le corps de cette mannequin] en sachant sciemment que le public qui y est exposé est composé de millions de jeunes femmes qui cherchent, au travers de l’image d’excellence véhiculée à juste titre par votre marque, un modèle pour elles-mêmes. »
Et d’ajouter : « Il serait, enfin, indélicat de résumer ma pensée et ma démarche à la stigmatisation d’une jeune femme alors que c’est vous qui la stigmatisez en l’exposant sous cet angle travaillé en parfaite connaissance de cause. »
Des progrès ?
L’année dernière, une précédente controverse entre le député et Zara France avait, selon lui, mené le PDG à prendre « des engagements ». La marque a pourtant encore fait polémique cet été en choisissant Jill Kortleve, un modèle néerlandais, comme « mannequin rond ». La jeune femme faisait un… 40/42, soit la taille moyenne des Françaises. « Soit on est toutes en surpoids, soit c’est vos codes qui ne sont pas les bons », a ainsi ironisé une internaute sur Twitter.
Raphaëlle Denis