EN BREF – Le personnel du CHU Grenoble-Alpes s’est mobilisé dans le centre-ville de Grenoble ce samedi 30 novembre pour sensibiliser à la crise des hôpitaux publics. Dix jours après l’annonce d’un plan d’urgence du gouvernement, les salariés sont encore nombreux à être en grève.
Le personnel du Chuga conteste le plan d’urgence du gouvernement. © Raphaëlle Denis – Place Gre’net
« Si vous avez besoin de quelque chose, appelez-moi, je vous dirai comment vous en passer. » La phrase de Coluche, reprise sur le tract du Collectif inter-hôpitaux (CIH), sonne comme une réponse acide au plan d’urgence du gouvernement. De fait, force est de constater que ce plan, annoncé le 20 novembre, n’a pas calmé la colère du personnel hospitalier.
Certes, il prévoit le rachat d’un tiers de la dette, la mise en place de primes pour les métiers peinant à recruter et une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros sur trois ans. Insuffisant pour les soignants mobilisés qui continuent d’exiger le rachat total de la dette, plus de personnel et des augmentations de salaires. « La France est 27e sur 29e au classement des salaires des soignants pour les pays de l’OCDE », rappelle ainsi le tract.
Sensibilisation dans les services
Le CIH avait donc appelé à une journée de sensibilisation, ce samedi 30 novembre partout en France. À Grenoble, des équipes ont circulé dans les hôpitaux à partir de midi pour discuter et échanger avec le personnel. L’union départementale CGT, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) et la section locale FO avaient déposé un préavis de grève.
« Quand on passe dans les services, ils sont quasiment tous assignés, raconte Kevin, cadre de santé. Mais c’est quand même important d’y aller, parce qu’on a des collègues qui ne débrayent pas. »
Le personnel du CHU a diffusé des tracts et discuté avec les passants. © Raphaëlle Denis – Place Gre’net
Huit mois après le début de la crise des urgences en mars, nombre de professions restent mobilisées. Particulièrement nombreux à faire grève, les infirmiers anesthésistes, urgentistes ou ceux de bloc opératoire, ainsi que les médecins.
« Une des forces de notre mouvement, c’est la diversité des professions, renchérit Marie Rofidal, assistante de régulation médicale au Samu 38. C’est la première fois depuis très longtemps qu’on s’unit sur nos revendications. »
Même combat
Le personnel mobilisé du CHU et les manifestants d’Extinction Rebellion se sont réunis le temps d’une photo. © Raphaëlle Denis – Place Gre’net
Le petit groupe de salariés mobilisés s’est ensuite dirigé vers le centre-ville pour diffuser des tracts et discuter avec les passants au cours du reste de l’après-midi. Il y a croisé le cortège d’Extinction Rébellion, venu manifester contre la surconsommation engendrée par le Black Friday.
Réunis le temps d’une photo, les deux groupes manifesteront peut-être ensemble le 17 décembre, prochaine date de mobilisation contre la crise des hôpitaux. Convergence des luttes ? « On cherche à avoir le plus de visibilité possible, explique Kevin, parce que c’est aussi aux gens, en tant que patients, usagers, de défendre l’hôpital public. »
Raphaëlle Denis