Des AESH de l’Isère pleins d’a­mer­tume et de colère devant le rec­to­rat de Grenoble

Des AESH de l’Isère pleins d’a­mer­tume et de colère devant le rec­to­rat de Grenoble

FOCUS — Une tren­taine d’AESH (accom­pa­gnants d’é­lèves en situa­tion de han­di­cap) et de mili­tants syn­di­caux ont pris part à un ras­sem­ble­ment devant le rec­to­rat de Grenoble mer­credi 30 novembre. Un mou­ve­ment assorti d’une demande d’au­dience auprès du cabi­net de la rec­trice. Demande décli­née, le rec­to­rat ayant fixé un ren­dez-vous pour le 26 novembre, au grand dam des manifestants.

« Leur jeu, c’est de mon­trer qu’ils ont la main, ils ne veulent pas qu’on leur dicte des choses : c’est ce qu’ils appellent le dia­logue social », s’é­crie un mani­fes­tant. Rassemblés devant le rec­to­rat de Grenoble mer­credi 20 novembre, les AESH de l’Isère expriment amer­tume et colère. En dépit de l’an­nonce du mou­ve­ment et du dépôt préa­lable d’une demande d’au­dience, un ren­dez-vous avec des membres du cabi­net de la rec­trice n’aura fina­le­ment lieu que ce mardi 26 novembre.

Rassemblement syndical des AESH devant le Rectorat de Grenoble mercredi 20 novembre 2019 © Florent Mathieu - Place Gre'net

Rassemblement syn­di­cal des AESH devant le rec­to­rat de Grenoble mer­credi 20 novembre 2019. © Florent Mathieu – Place Gre’net

De quoi aga­cer l’in­ter­syn­di­cale à l’o­ri­gine du mou­ve­ment. Anne-Marie Guillaume, repré­sen­tante dépar­te­men­tale du Snes-FSU Isère, note ainsi que le rec­to­rat n’a jamais fait part de cette date en amont. « Le moindre des res­pects aurait été de nous le dire avant qu’on se déplace ! », jugent des AESH venus de tout le dépar­te­ment. Face à eux, le chef de la sécu­rité du rec­to­rat est bien en peine de leur répondre autre chose que les élé­ments dont il est porteur.

Sentiment de « mépris » du rec­to­rat par les AESH

Pas de quoi remé­dier au sen­ti­ment de « mépris » que nombre d’AESH disent res­sen­tir de la part des ser­vices de l’Éducation natio­nale. Sentiment ren­forcé par des “bugs” de ren­trée qui peinent à se résoudre. « On m’a­vait affecté des élèves à la ren­trée et j’ai reçu un contrat qui ne cor­res­pon­dait ni à mon temps de tra­vail, ni à l’é­ta­blis­se­ment où j’é­tais », décrit ainsi une mani­fes­tante, Dominique. Qui a dû tra­vailler sans contrat, en atten­dant une régularisation.

Claude et Virginie, ancien directeur d'école et AESH, militants FO © Florent Mathieu - Place Gre'net

Claude et Virginie, ancien direc­teur d’é­cole et AESH, mili­tants FO. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Pire encore, cer­taines payes se font tout sim­ple­ment attendre. Plusieurs per­sonnes décrivent des situa­tions où les salaires du mois de sep­tembre ou d’oc­tobre n’ont pas encore été ver­sés dans leur inté­gra­lité. Et ceci alors que la mise en place des Pial (Pôles inclu­sifs d’ac­com­pa­gne­ment loca­li­sés) devaient faci­li­ter l’or­ga­ni­sa­tion du tra­vail des AESH. « On a un numéro de télé­phone vers qui se tour­ner, mais per­sonne ne répond », résume avec iro­nie Dominique.

Claude, ancien direc­teur d’é­cole et syn­di­ca­liste FO, décrit pour sa part un mépris géné­ra­lisé des AESH, qui confine à ses yeux à la « mal­trai­tance ». « En délé­ga­tion, les réponses sont par­fois ahu­ris­santes. Jusqu’à nous dire, à un moment : “si un AESH est absent et non rem­placé, dans la mesure où ils sont là pour l’au­to­no­mie des enfants, c’est bien pour eux” », affirme-t-il. Non sans consi­dé­rer que l’an­née 2019 marque une accen­tua­tion des problèmes.

Des reven­di­ca­tions por­tées depuis des années

Si la colère est bien pré­sente, la mobi­li­sa­tion n’en a pas moins connu des jours meilleurs. Une tren­taine de per­sonnes se sont ainsi retrou­vées devant le rec­to­rat, dans le cadre d’un mou­ve­ment pour­tant réper­cuté au niveau natio­nal. Et porté en Isère par la FSU, Sud Éducation, la SGEN-CFDT, le SE-Unsa, la FNECFP-FO, le PAS 38, la CNT et la CGT Éduc’action. Les AESH, seraient-ils fati­gués de por­ter depuis plu­sieurs mois les mêmes revendications ?

Rassemblement syndical des AESH devant le Rectorat de Grenoble mercredi 20 novembre 2019 © Florent Mathieu - Place Gre'net

Rassemblement syn­di­cal des AESH devant le rec­to­rat de Grenoble mer­credi 20 novembre 2019. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Au-delà des ratés de la ren­trée 2019 sur l’Isère, c’est en effet un véri­table sta­tut de la Fonction publique que ne cessent de deman­der les accom­pa­gnants d’é­lèves en situa­tion de han­di­cap. Sans suc­cès jus­qu’à présent.

Autre demande expri­mée : la recon­nais­sance du « tra­vail invi­sible », autre­ment dit les temps de pré­pa­ra­tion des accom­pa­gne­ments. Sans oublier, la créa­tion de nou­veaux postes pour cou­vrir les besoins et une reva­lo­ri­sa­tion « immé­diate » des salaires.

Florent Mathieu

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Florent Mathieu

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