EN BREF – Des militants appartenant à la mouvance anarchiste viennent de revendiquer l’incendie de l’Hôtel de ville de Grenoble du 30 septembre dernier via un communiqué publié tout juste un mois après sur le site libertaire Indymedia. Ses auteurs évoquent un « acte de rébellion ».
Un mois, jour pour jour, après les faits, des militants de la mouvance anarchiste viennent de revendiquer l’incendie criminel de la mairie de Grenoble. Les auteurs de ce texte, publié sur la plateforme libertaire Indymedia, évoquent un « acte de rébellion » et reviennent sur les événements avec précision.
« L’accès à la salle du conseil municipal dégagé, le combustible s’est accidentellement réparti sur des chaises. Celles-ci étaient, pour une raison inconnue, amassées en tas contre le mur en bois », décrivent-ils.
« Cette revendication est prise au sérieux par le parquet et les enquêteurs », a précisé, ce mardi 12 novembre, Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble.
De fait l’origine criminelle de l’incendie était déjà avérée et le mode opératoire décrit dans le texte mis en ligne correspond aux données de l’enquête. D’après le rapport d’expertise de la police scientifique, les auteurs des faits auraient versé du carburant à même le sol, avant que le feu ne se propage au mobilier.
Une action symbolique
Après leur récit des événements, les auteurs attaquent frontalement le système démocratique. « Cette action directe est le reflet de notre rejet de la démocratie et du citoyennisme, quelqu’en [sic] soit l’échelle. Se faire représenter et ainsi ôter son propre pouvoir de réflexion, de décision et d’action est un choix que nous n’acceptons pas. »
Les auteurs visent aussi directement les élus. « Nous nous adressons à tou·te·s ces élu·e·s qui se sentent investi·e·s d’une mission salvatrice, tel·le·s des guides pour le bien de tou·te·s. Vous n’avez que notre mépris destructeur ! » Avant de mentionner également « une attaque directe contre la politique participative actuelle, menée par Monsieur le maire Eric Piolle ».
Pour ces militants, s’en prendre à la mairie « est donc fort de symbolisme ». Ils estiment « subir [une] domination institutionnelle », justifiant ainsi leur geste.
La énième revendication de la mouvance anarchiste dans l’agglomération
Autant d’idées propres à cette mouvance qu’elle a revendiquées à maintes reprises, notamment à la suite de plusieurs incendies criminels survenus dans l’agglomération grenobloise ces dernières années. Le tout avec des motifs, on ne peut plus varié, allant de « la guerre contre le système carcéral » (l’incendie sur le site d’Eiffage en octobre 2018) à la « lutte contre le totalitarisme technologique » (La Casemate en novembre 2017), en passant par « la lutte contre le sexisme et la guerre » (gendarmerie de Meylan en octobre 2017).
Le procureur de la République a fait savoir que « l’enquête se poursui[vait] et qu’aucune information ne p[ouvait] être donnée à ce sujet », en attendant.
Augustin Bordet