FIL INFO – La cour d’assises de l’Isère a vu défiler à la barre, ces mercredi 6 et jeudi 7 novembre, les différents professionnels étant intervenus auprès du couple salafiste, accusé après la mort de sa petite fille de quinze mois, le 1er mars 2017.
Si la petite Hafsa a connu une courte existence de quinze mois, une longue liste de personnes est intervenue en soutien de ses parents Noémie Villard et Sami Bernoui. Mercredi et jeudi, ces travailleurs sociaux et membres de la Protection maternelle et infantile (PMI) ont défilé à la barre de la cour d’assises.
Née en novembre 2015, Hafsa Bernoui a été conduite aux urgences du CHU Grenoble Alpes dès le 10 janvier 2016, puis à nouveau le 13, alors qu’elle avait encore moins de deux mois. Un signalement au procureur de la République a alors été fait le 21 janvier pour suspicions de maltraitance, entraînant le placement de l’enfant dans une pouponnière.
Des fractures costales et un arrachement osseux
Une experte judiciaire décèlera alors au moins huit fractures costales bilatérales d’âges différents, un arrachement osseux au niveau des deux tibias, ainsi qu’un manque d’apport en vitamine D et l’absence de suivi médical. L’experte parle alors d’une « petite fille un peu craintive, dans un état d’alerte aussi bien le jour que la nuit ». Et ne confirme pas la version de la chute unique apportée par le père, incohérente par rapport à ses constatations.
Hafsa Bernoui a donc été placée du 22 janvier jusqu’à fin août 2016. Ensuite, un retour progressif chez ses parents a été organisé, avec l’intervention à treize reprises d’une travailleuse sociale au domicile familial. Le 5 octobre 2016, Hafsa rentre définitivement chez elle.
Mais à partir de là, « on a l’impression d’un retour en arrière total », estime le président de la cour d’assises. Les parents n’honorent pas tous les rendez-vous obligatoires à la PMI. Et les travailleurs sociaux ne parviennent pas à entrer dans l’appartement du couple, à chaque fois pour une raison qu’ils jugent valable. Le père de famille invoque alors souvent la religion musulmane.
Tout au long de cette courte vie, il y a eu des « inquiétudes » de la part de professionnels, qui n’ont pas toujours eu d’effets concrets sur l’organisation du suivi. Hafsa est ainsi rentrée chez elle début octobre 2016, alors qu’il n’y avait plus d’électricité depuis avril dans l’appartement…
Fanny Hardy