EN BREF – À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, la Région Auvergne-Rhône-Alpes dévoile les résultats d’une enquête inédite en France sur le harcèlement dans les transports scolaires. Selon cette étude, un enfant sur cinq reconnaît avoir été victime d’intimidations ou de violences au cours de ses déplacements dans les trains ou les bus
Un élève sur cinq se reconnaît comme victime d’intimidations ou de violences dans les transports scolaires. C’est ce que révèle, entre autres, une enquête « inédite en France » menée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) auprès de 840 élèves* de la Drôme, de l’Ardèche, de la Savoie et la Haute-Savoie.
Cette étude, dévoilée à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école, ce jeudi 7 novembre, vise à « obtenir un état des lieux des faits d’intimidations, de violences et de harcèlement qui peuvent se manifester lors des déplacements collectifs des élèves », indique la Région.
Ce n’est pas sa première initiative en la matière. Laurent Wauquiez, son président, a en effet créé une mission de lutte contre le harcèlement scolaire. Le but visé ? Que la collectivité territoriale « soit moteur en France et en Europe pour faire reculer le harcèlement ».
Des conséquences négatives pour les élèves concernés
Que nous apprennent encore les résultats de cette étude ? Que les intimidations psychologiques sont deux à trois fois plus fréquentes que les atteintes physiques et que les deux tiers des problèmes rencontrés sont occasionnels. De quoi « multiplier par deux à trois le sentiment d’insécurité et l’angoisse des jeunes », est-il souligné. Avec, à la clé, « des conséquences négatives pour l’ensemble des élèves utilisateurs ».
L’étude montre aussi que 80 % des victimes d’intimidations ou de violences seraient en mesure d’identifier leurs agresseurs. « Une identification d’autant plus aisée, précise l’enquête, que ces derniers fréquentent le même établissement, voire la même classe que les victimes ». De fait, seul un agresseur sur cinq est une personne extérieure à l’univers scolaire de l’enfant harcelé.
De surcroît, le lien entre harcèlement dans les transports et à l’école est patent. « Les élèves rencontrant des ennuis ou subissant du harcèlement dans les transports connaissent également des problèmes, de nature et d’intensité similaires, dans leur établissement scolaire », commentent les auteurs de l’enquête.
« L’étude confirme que le harcèlement déborde largement le cadre de l’établissement scolaire. À la manière du cyberharcèlement, les transports s’inscrivent dans les lieux d’extension du phénomène », souligne la Région.
Stopper le harcèlement, une priorité pour la Région
La collectivité affirme poursuive ses investissements pour renforcer la sécurité dans les transports scolaires. Et va ainsi lancer, début 2020, l’équipement de 60 à 80 cars, pour un montant global de 250 000 euros. « Le soutien aux initiatives lycéennes pour mobiliser les jeunes eux-mêmes et la sensibilisation des parents et des agents des lycées sont plus que jamais des priorités absolues », réaffirme par ailleurs la Région. À cet effet, elle prévoit, dès 2020, plus de 100 000 euros d’aides à des initiatives locales dans le cadre du grand appel à projet « Stop harcèlement ».
« Cette enquête est un outil précieux […] qui valide les investissements récents de la Région en matière de sécurité des transports scolaires et nous ouvre de nouvelles pistes », se félicite Paul Vidal, conseiller délégué en charge des transports scolaires et interurbains.
Joël Kermabon
* Soit 45,7 % de filles et 54,3 % de garçons collégiens, lycéens et étudiants en BTS circulant sur 10 lignes régulières de transport scolaires