FOCUS – Le Festival international du cirque Auvergne-Rhône-Alpes est de retour à Grenoble après un “exil” voironnais de quatre ans. L’occasion pour le producteur Guy Chanal d’investir l’Esplanade, avant un « retour à la maison » au Palais des Sports les années prochaines. Nouveautés de cette année ? Un gala privé réservé aux « forces vives », entre amis et partenaires… et la fin des numéros avec animaux sauvages.
« Le cirque, c’est l’école de l’humilité », rappelle Guy Chanal. Humble, le fondateur et producteur du Festival international du Cirque Auvergne-Rhône-Alpes-Isère l’est très probablement. Mais sans tomber pour autant dans la fausse modestie. Le festival s’inscrit aujourd’hui dans le « Top 5 » mondial, aime-t-il ainsi à faire savoir. Non sans viser dans les années qui viennent le Top 3, en tâchant de sélectionner de par le monde les numéros les plus exceptionnels.
Une 18e édition plus spectaculaire que jamais en perspective ? Une chose est certaine, son déroulement même est loin d’être anecdotique. Après quatre ans passés à Voiron, Guy Chanal et son équipe sont de retour à Grenoble. Et prendront place pour la première fois sur l’Esplanade du jeudi 14 au mercredi 20 novembre, en attendant de retrouver le Palais des sports les trois années suivantes. Un « retour à la maison », commente le producteur. Sans s’étendre sur les conditions de son “exil” voironnais.
Un gala entre amis des « forces vives »
Il est vrai que la présentation du Festival n’est pas propice à la polémique. Le ton est donné : chacun est entre amis. Guy Chanal est reçu dans les locaux (provisoires) de France Bleu Isère, et accueilli par son directeur Jean-Lou Philippe. Qui ne manque pas de saluer le « plus ancien partenaire de France Bleu Isère ». Et de vanter au passage les bons résultats d’audience du média, auto-qualifié de « vaisseau amiral de la presse grenobloise ». L’école de l’humilité, on vous dit.
Guy Chanal salue, pour sa part, ses nombreux autres partenaires. Notons en particulier la présence du directeur de France 3 Grenoble André Faucon. Et des représentants d’entreprises partenaires de l’événement. Mais aussi, plus surprenant, celle du bâtonnier de l’Ordre des avocats de Grenoble David Roguet. Manquent à l’appel le maire de Grenoble Éric Piolle, le président du Département Jean-Pierre Barbier et le vice-président de la Région Yannick Neuder : tous trois annoncés, mais tous trois excusés.
Entre amis, plus que jamais, quand Guy Chanal présente longuement le « 1er Gala de l’union des commerçants, des professions libérales et de la presse ». Un rendez-vous privé, durant lequel André Faucon jouera de la batterie et Jean-Lou Philippe participera à un numéro de bulles de savon. Tandis que des avocats et avocates, après plus de six mois de préparation, se risqueront à des numéros d’équilibristes. Le tout accompagné de numéros professionnels et, pour finir la soirée, d’un DJ… qui n’est autre que le banquier du producteur.
André Faucon prend la parole durant la présentation du festival international du cirque 2019. © Florent Mathieu – Place Gre’net
« L’occasion de monter une soirée conviviale », explique Guy Chanal, en prônant le rassemblement des « forces vives ». Prix du billet ? 20 euros. Le tout autour d’une bonne cause, puisque l’argent collecté ira dans les caisses du service Cancérologie de la femme du CHU de Grenoble. Moment clé de la soirée : la présence du “peintre saltimbanque” Jean Pierre Blanchard, qui vendra aux enchères trois toiles conçues en direct. « Préparez vos chéquiers ! », lance par avance Guy Chanal à ses amis entrepreneurs.
La fin des numéros de cirque avec animaux sauvages
Quid du Festival du cirque proprement dit ? Cette année encore, Guy Chanal promet une vingtaine de numéros d’exception, face à un jury… sans concession. Exercice redoutable voire cruel que décrit le producteur : « Des fois, vous ne gardez pas quelqu’un qui est dans l’un des plus grands cirques des États-Unis pour un demi-point ou un quart de point. C’est compliqué ! » Et plus compliqué encore de se risquer à faire des pronostics.
Avant de retrouver le Palais des sports en 2020, le Festival « internationnal » du cirque prend place sur le parking de l’Esplanade. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Au programme, du jonglage avec les diabolos de Steve & Jones, deux artistes qui détiennent le record du monde de leur discipline. De la magie avec le trio d’illusionnistes néerlandais Magic Unlimited. De l’humour avec l’Auguste d’Émilion Delbosq, ou encore un numéro « d’équilibre d’épée » avec Wolf Fisher. Sans oublier la présence de la famille Richter et ses impressionnants numéros équestres.
Les images des animaux attachés en bord de route du cirque Triomphe à Fontaine avaient choqué. © Place Gre’net
Des chevaux fouleront donc la piste du Festival, qui comprend également un numéro avec un perroquet. Mais rien de plus. C’est l’une des annonces fortes de l’édition 2019 du Festival du cirque Auvergne-Rhône-Alpes. « J’ai pris la décision d’arrêter les numéros avec des animaux sauvages », déclare ainsi Guy Chanal. Si le producteur se vante d’avoir accueilli « tous les plus grands numéros d’animaux sauvages du monde », il se veut aujourd’hui à l’écoute d’une génération qui les accepte bien moins facilement.
Pas question cependant de mettre tout le monde dans le même panier. « Il y a des grands cirques itinérants, et plein de petits cirques qui n’ont pas su évoluer », juge Guy Chanal. Qui garde lui aussi en tête les photographies du Nouveau Cirque Triomphe à Fontaine : « Voir des animaux au bord de la route avec des grosses chaines qui ont du mal à bouger la tête, ça me gênait. Mais je n’allais pas comparer avec les grands cirques que je connais ! » Et le producteur d’appeler le gouvernement à légiférer une bonne fois pour toutes sur la question.