FIL INFO — « La Région la mieux gérée en 2018 », clame le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Une affirmation qui se base sur le dernier rapport en date de la Cour des comptes sur les finances publiques locales. De quoi agacer l’opposition écologiste, qui évoque une « manipulation » et interpelle le premier président de la Cour des comptes.
Auvergne-Rhône-Alpes, la région « la mieux gérée en 2018 » ? C’est ce que le Conseil régional clame sur les réseaux sociaux depuis septembre, notamment en bannière de sa page Facebook.
Une affirmation qui n’est pas nouvelle : en 2018 déjà, la Région se vantait déjà d’être « la mieux gérée de France ». Et ceci sur la base d’une étude de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques.
Cette année, c’est en se basant sur le rapport de la Cour des comptes 2019 sur les finances publiques locales que la collectivité fait son autosatisfecit. « Elle se place à la première place en termes de baisse de ses dépenses de fonctionnement, de progression de son épargne nette et de hausse de ses investissements », écrit-elle.
Subtilité stylistique ? La Région se contente de se déclarer « la mieux gérée », sans préciser par rapport à quoi ou à qui.
L’opposition interpelle la Cour des comptes
De quoi sérieusement agacer l’opposition écologiste du conseil régional. Le Rassemblement citoyens écologistes solidaires (RCES) interpelle ainsi dans un communiqué la Cour des comptes et son premier président Didier Migaud. « La Cour des comptes analyse des situations financières et les prises de décisions des exécutifs mais ne fait pas de classement ni ne décerne de palme », considèrent les élus d’opposition.
« Nous sommes surpris et gênés de cette communication publicitaire. Il nous semble que cela détourne les propos de l’institution qu’est la Cour des comptes », écrit pour sa part l’élu RCES Jean-Charles Kohlhaas (Rhône). Qui n’hésite pas à dénoncer une forme de « manipulation ». Sans surprise, l’opposition conteste au demeurant que la Région Auvergne-Rhône-Alpes soit effectivement « la mieux gérée ».
Ironie du sort : un mois après le rapport de la Cour des comptes, la Chambre régionale des comptes épinglait pour sa part Laurent Wauquiez. En cause ? Le nombre de collaborateurs de son cabinet. Dix-huit, selon la Région. Vingt de plus, selon la CRC, qui ajoute les chargés de mission. « L’assemblée délibérante a, en conséquence, une connaissance incomplète du montant total alloué aux rémunérations des collaborateurs de cabinet », juge la Chambre.