EN BREF – C’est une annonce qui a beaucoup secoué le petit village de Saint-Pierre-de-Chartreuse. Le 14 octobre dernier, le groupe Rossignol a annoncé un plan de restructuration. En tout, cinq postes ont été supprimés dans l’atelier de production de la filiale Raidlight Vertical. L’un des fondateurs, Benoît Laval, parti il y a quelques mois, a fait dans la foulée une proposition de reprise de l’activité.
Les salariés de Raidlight Vertical, tout comme le petit village de Saint-Pierre-de-Chartreuse, sont sous le choc depuis l’annonce, le 14 octobre dernier, d’un plan de restructuration du groupe Rossignol. Au total, cinq postes viennent d’être supprimés dans l’atelier de production de la filiale. Une annonce qui n’a pas laissé insensible Benoît Laval. Sans surprise, le cofondateur de Raidlight condamne cette décision.
« Je n’ai pas très bien accueilli cette nouvelle. Je pense qu’il y aurait eu d’autres solutions que de fermer l’activité d’un trait de plume. Avec un peu d’intelligence collective, il y avait moyen de trouver une solution intermédiaire », juge ainsi celui qui avait créé cette entreprise en 2008 (cf. encadré).
Vers une reprise rapide de l’atelier de production ?
Benoît Laval a tout de suite cherché une alternative. « Si je peux apporter quelque chose de différent qui permet de sauver partiellement ou complètement la situation de ces personnes, c’est très bien. Ma décision est de trouver une solution nouvelle pour préserver le savoir-faire et les emplois. »
Concrètement, il a fait par mail une proposition de reprise au groupe Rossignol, ce mardi 15 octobre.
« Ils m’ont répondu dans les deux heures. On a discuté jusqu’en fin de semaine. L’idée serait de rester sur des produits que l’on sait faire, notamment des sacs à dos. Il ne s’agit pas de faire une marque concurrente à Raidlight mais de trouver une voie alternative. »
De là à continuer à travailler avec Rossignol ? « Je suis tout à fait ouvert à produire pour eux. Mais je veux créer une entreprise indépendante. »
« Ni dans deux ans ou deux mois, mais dans deux semaines »
Touché par la situation de ces salariés qu’il connaît personnellement, Benoît Laval souhaite que les négociations autour d’un plan de reprise soient rapides. Les idées continuent d’être échangées. Les discussions pourraient se terminer dans les prochains jours.
« Ce ne sera pas dans deux ans, ni dans deux mois. Mais, je l’espère, d’ici une à deux semaines. » En cas d’échec, Rossignol pourrait reclasser les salariés en interne. Affaire à suivre…
Sébastien Riglet
Raidlight : une longue aventure entrepreneuriale avant le rachat par Rossignol
Benoît Laval crée Raidlight en 1999, équipementier spécialisé dans l’univers du trail, de la course à pied et la randonnée légère. En 2010, il rachète Vertical qui devient une filiale du groupe, avant d’emménager un an plus tard à Saint-Pierre-de-Chartreuse et d’ouvrir la première station de trail d’Europe.
En 2014, Raidlight remporte un appel à projet du ministère de l’Industrie. Un tournant pour l’entreprise qui investit dans un atelier plus grand, avec d’autres technologies. Elle emploie alors onze personnes et fabrique 30 000 pièces chaque année, avec un chiffre d’affaires qui atteint 400 000 euros par an.
Cette réussite attire un acteur emblématique du sport outdoor. En 2016, Rossignol rachète Raidlight Vertical. L’unité de production compte alors onze salariés, contre cinq à ce jour, une grosse partie ayant été délocalisé en Chine. Les fondateurs Vincent Thibaudat et Benoît Laval quittent ainsi l’aventure en février 2019, notamment à cause de divergences stratégiques.