FIL INFO — L’association grenobloise Femmes SDF lance une campagne de financement participatif pour pérenniser ses actions et en préparer de nouvelles. À quelques jours de la fin du décompte, l’objectif initial est déjà rempli mais Femmes SDF ne désespère pas d’atteindre les 150 % de la somme initialement demandée.
Une campagne de financement participatif pour « rompre l’isolement et l’exclusion » des femmes à la rue. Tel est le projet soutenu sur la plateforme Ulule par l’association grenobloise Femmes SDF, qui dispose déjà d’un local boulevard Jean-Pain, à proximité du parc Paul-Mistral. À quelques jours de la fin de la campagne, l’objectif visé de 10 000 euros est déjà dépassé de près de 3 000 euros, mais la structure n’en espère pas moins atteindre les 15 000.
Au local de Femmes SDF le jour de son inauguration, en octobre 2016. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Le but de cet appel au financement participatif ? « Contribuer à la poursuite des actions existantes et au développement des nouvelles actions », explique l’association. En somme, participer à la pérennisation du lieu d’accueil déjà existant. Car 30 % des sommes récoltés seront dédiés au local, 30 autres pour cent à un atelier clown, tandis que 25 % financeront des actions d’accompagnement et de formation.
Des femmes à la rue qui souffrent grandement de la solitude
« Le projet que l’on vous propose a pour objectif la valorisation de ces femmes et de leurs compétences pour leur donner la possibilité de prendre une place d’actrices », résume l’association. Qui décrit ses actions menées sur le terrain à la rencontre des femmes dans la rue, via notamment une équipe de « femmes paires-aidantes ». Des personnes qui ont connu la vie à la rue et utilisent leur expérience pour leur venir en aide.
Maïwenn Abjean, la directrice de Femmes SDF, en conversation avec de jeunes visiteuses lors d’une journée portes ouvertes. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Quant aux ateliers, dont le fameux atelier clown, leur objectif est bien de permettre aux femmes en grande précarité de s’exprimer, « de partager [leur] vécu et de construire ensemble », en rompant un isolement souvent consécutif à la vie à la rue. Femmes SDF organise également des sorties dans la nature, au théâtre et au cinéma, ainsi que des visites de musée. Autant d’actions collectives qui leur offrent « la possibilité de retrouver une place ».
Des actions plus que nécessaires pour l’association qui décrit des femmes souvent en situation de rupture familiale, victimes d’exclusion ou de déracinement. « La vie en errance aggrave cet isolement : nécessité de se cacher, de passer inaperçue pour se protéger des dangers de la rue, invisibilité qui rend inexistante, rupture des liens sociaux… », décrit encore Femmes SDF. Une solitude dont les personnes souffrent au final grandement.