FOCUS – Mi-juin, les Yeti’s, le club de roller hockey de Grenoble, ont appris qu’ils ne pourraient plus disputer leurs matchs à domicile au gymnase du Centre sportif universitaire, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Une solution de repli a pu être trouvée jusqu’à la fin de la saison régulière, mi-avril, à la Halle Clémenceau. Mais quid pour de probables phases finales et les saisons à venir ? La survie du club est en jeu.
L’annonce a eu l’effet d’une douche froide pour les Yeti’s. Le club de roller hockey grenoblois a été informé mi-juin qu’il ne pourrait plus jouer ses rencontres à domicile à partir de septembre au gymnase du Centre sportif universitaire (CSU), sur le campus de Saint-Martin‑d’Hères, comme cela était le cas depuis dix ans. La raison ? La pose d’un nouveau sol dans cet équipement notamment dédié à la pratique du basket et du handball universitaires. L’Université Grenoble Alpes craignait que la structure démontable des hockeyeurs puisse endommager ce nouveau sol.
Premier match des Yeti’s à domicile le 5 octobre contre Paris XIII
En pleine intersaison, à deux mois de la reprise du championnat, les Yeti’s, dont l’équipe fanion évolue en première division, se retrouvaient sans solution de repli. « Cela a été le branle-bas de combat, nous avons rameuté, averti tout le monde de la situation : la Ville de Grenoble, le Département et la Métro », précise Thibault Nier, le président du club. Finalement, une solution a pu être trouvée pour la saison régulière du championnat : les Grenoblois évolueront à domicile à la Halle Clémenceau. Leur première sortie s’y déroulera le samedi 5 octobre (19 h 30) face à Paris XIII.
Au départ, il était prévu que cette solution dure cinq matchs, jusqu’au terme de la phase aller du championnat, fin 2019. « Nous avons continué à avancer un peu avec la Ville de Grenoble. Nous sommes tombés d’accord : sur les neuf matchs de championnat que nous allons recevoir, nous en ferons sept à la Halle Clémenceau, informe Thibault Nier. Pour les deux autres, nous trouverons une solution. »
La Halle Clémenceau, une solution provisoire
Jusqu’au week-end du 18 avril 2020 inclus, dernière rencontre à domicile de la phase régulière, les Grenoblois ont une solution. Mais ensuite ? Où va jouer cette équipe, très prometteuse comme l’a montré sa victoire (7−3) à Caen en ouverture de la saison, le 28 septembre ? Les Yeti’s ont en effet de bonnes chances de disputer les play-offs, les phases finales du championnat. Pour, espèrent-ils, décrocher à la fin le premier titre de champion de France de leur histoire, après déjà deux Coupes de France remportées en 2017 et 2018.
La Halle Clémenceau sera-t-elle alors disponible ? C’est loin d’être certain car l’équipement est très demandé. « Pour les play-offs, nous avons les dates mais nous ne savons pas quand nous allons recevoir. Nous ne le saurons qu’à la fin du championnat [en fonction de leur classement final, ndlr]. Cela va être compliqué de réserver six dates à Clémenceau et de bloquer ainsi les autres associations qui utilisent la structure », souligne Thibault Nier.
« Nous savons que pour une vraie solution pérenne, ce ne sera pas la Halle Clémenceau, résume le président des Yeti’s. Il faut que nous arrivions à travailler là-dessus avec tout le monde. »
« Demain s’il n’y a plus d’équipe élite, il n’y a plus de club ! »
Même si les Grenoblois arrivent à se débrouiller pour les play-offs, il faudra en effet trouver une vraie alternative pour la saison d’après et les suivantes. C’est la survie du club qui est en jeu. « Il faut être lucide, explique Thibaut Nier, le club des Yeti’s n’existe que par l’élite. Qui ramène les sponsors, les partenariats et l’argent avec les buvettes ? Qui obtient les subventions “sport de haut niveau” ? Demain, s’il n’y a plus d’équipe élite, il n’y a plus de club ! Il faut être conscient de cela. »
Forcément, ce flou qui règne à moyen-long terme n’est pas propice à la sérénité au sein du club. « Il y a de l’inquiétude, c’est une certitude, confirme Thibault Nier, parce que personne n’a envie de voir le club s’arrêter.
Après, je pense que les joueurs ont une énorme confiance dans le staff et, nous, nous leur faisons une énorme confiance pour qu’eux se décarcassent sur le terrain et qu’ils puissent prouver par leurs résultats cette année, encore plus que les saisons précédentes, que nous sommes une des meilleures équipes en France et une des meilleures écoles de roller hockey en France. Nous, derrière, il faut que nous arrivions à quelque chose pour que cela ne s’arrête pas. »
Laurent Genin