EN BREF – Les assistants de régulation médicale du Samu 38 étaient en grève ce mercredi 5 juin et organisaient une assemblée générale à 8 heures du matin. Un mouvement qui fait suite au court rassemblement des personnels des urgences hospitalières, le 28 mai dernier, devant le CHU Grenoble-Alpes. Objectif : dénoncer leurs conditions de travail, suite au courrier adressé par le Samu à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
Si vous avez aimé la série Hippocrate diffusée sur Canal +, vous apprécierez de suivre les mêmes événements… dans le monde réel. À l’exemple de l’assemblée générale (AG) des « assistants de régulation médicale »(ARM), qui se tenait en cette matinée du mercredi 5 juin, jour de grève nationale de leur profession.
Sur le fond, pas grand chose de neuf depuis le mardi précédent, jour du “débrayage” des services d’urgences et du Samu 38. Rien en tout cas qui puisse changer significativement la situation du personnel à court terme. Les “pourparlers” avec les chefs du personnel (comité médical d’établissement, chefs de services des urgences et du Samu) qui s’étaient réunis peu après la manifestation de quelques minutes devant l’hôpital Michallon la semaine dernière, ont, pour ainsi dire, accouché d’une souris.
Des réponses aux revendications jugées insatisfaisantes
Aucun compte-rendu des échanges n’a été communiqué (sauf en interne), mais les informations glanées au cours de cette AG n’incitent pas à l’optimisme, selon le personnel gréviste. Ce dernier estime ainsi n’avoir pas reçu de réponse satisfaisante ou concrète de la direction aux revendications exprimées par le corps médical. À l’exception toutefois de la promesse d’une formation universitaire – reconnue par un diplôme d’État – pour cette profession bien particulière. Mais sans précision, là non plus, sur une éventuelle titularisation, une fois dans le circuit.
Rien, selon les manifestants, qui garantisse la sécurité – à tous points de vue – du personnel, ne comptant pas ses heures et exténué. Rien, non plus, sur la reconnaissance professionnelle des ARM. Rien enfin sur les « quotations », l’une des principales revendications du corps hospitalier (médecins, infirmiers, aide-soignants et assistants).
Chaque membre du personnel médical est en effet tenu de compter le nombre de patients dont il a eu la charge. Avec un effet pervers lié à la « durée moyenne de séjour » : plus un patient reste, plus il coûte cher.
Le personnel, fatigué… mais remonté
Le personnel, à bout, se montre donc fatigué… mais remonté face à ce qu’il juge comme de l’inertie de la part de sa direction. Signe révélateur, l’une des participantes à la réunion – qui tient a conserver l’anonymat – faisait grève pour la première fois… en 17 ans de carrière.
Un nouveau rassemblement (et peut-être une manifestation en ville) est d’ores et déjà prévu le mardi 11 juin. Des événements à l’appel de l’intersyndicale regroupant cinq syndicats, dont la CGT, présente à l’assemblée générale ce mercredi matin.
Jérôme Diaz