Boutelis, le 26 mai 2020 à La Rampe © Lighuen Desanto

Saison cultu­relle de haute volée pour les trente ans de La Rampe – La Ponatière d’Échirolles

Saison cultu­relle de haute volée pour les trente ans de La Rampe – La Ponatière d’Échirolles

FOCUS – Alors qu’elle fête ses trente ans, La Rampe – La Ponatière d’Échirolles mise sur une sai­son cultu­relle 2019 – 2020 sous le signe de la diver­sité et de l’au­dace. Joséfa Gallardo, la direc­trice, entend ainsi expé­ri­men­ter de nou­velles voies dans le spec­tacle vivant pour cette Scène désor­mais conven­tion­née d’in­té­rêt natio­nal Art et Création – Danse et Musiques. Petite sélec­tion for­cé­ment sub­jec­tive avant la pré­sen­ta­tion offi­cielle au public ce mer­credi 5 juin.

Le Collectif ES en résidence à La Rampe durant trois ans à compter de 2019. © Nadine Barbançon

Le Collectif ES en rési­dence à La Rampe durant trois ans à comp­ter de 2019. © Nadine Barbançon

« L’art nous invite à expé­ri­men­ter de nou­velles prises sur le monde » : les pre­miers mots de l’é­dito signé Joséfa Gallardo, qui assure depuis l’an der­nier la direc­tion de La Rampe – La Ponatière à Echirolles, résument bien l’é­tat d’es­prit de la pro­gram­ma­tion 2019 – 2020. Audacieuse, huma­niste et ico­no­claste, aurait-on pu ajouter.

Danse, bal­lets, orchestres sym­pho­niques, spec­tacles fan­tai­sie, inti­mistes, oni­riques ou plus terre-à-terre, mais où l’é­mo­tion émerge tou­jours… Cette pro­met­teuse richesse cultu­relle devrait per­mettre à cha­cun de s’y retrouver.

« Avec trente-trois spec­tacles, cette [nou­velle] sai­son marque la fidélité à des artistes repé­rés, pour­suit les ren­dez-vous fami­liaux et s’inscrit dans les évé­ne­ments locaux », pré­cise Renzo Sulli, maire d’Échirolles.

Notamment, Cité plu­rielle, un évé­ne­ment orga­nisé par le CCAS d’Échirolles qui met en avant des pro­jets d’ha­bi­tants et d’as­so­cia­tions contre le racisme et pour l’égalité.

Susheela Raman, le 26 septembre 2019 à La Rampe. © Andrew Catlin

Susheela Raman, le 26 sep­tembre 2019 à La Rampe. © Andrew Catlin

Dès sep­tembre pro­chain, La Rampe va par ailleurs accueillir en rési­dence le col­lec­tif ÈS. Et ce pour trois sai­sons. « Nous défen­dons l’idée que l’art doit s’inscrire dans le quo­ti­dien des habi­tant-es, les aider à se construire, à s’émanciper, à débattre, à s’évader, à se ren­con­trer ou même à se retrou­ver », affirme Renzo Sully.

Ouverture de sai­son médi­ta­tive et hyp­no­tique avec Susheela Raman

Première date de la sai­son, le 26 sep­tembre à 20 heures, avec Susheela Raman. La célèbre chan­teuse lon­do­nienne, met à l’hon­neur le « game­lan » avec son album Ghost Gamelan.

Cet ensemble ins­tru­men­tal tra­di­tion­nel carac­té­ris­tique des musiques java­naise et sun­da­naise fut rendu célèbre grâce à l’al­bum des Beatles « Revolver », qui fête ses cin­quante ans cette année. La chan­teuse s’est notam­ment empa­rée du titre « Tomorrow Never Knows » pour en faire une ver­sion médi­ta­tive et hypnotique.

Ada/Ava, spec­tacle ciné­ma­to­gra­phique de marion­nettes pour “grands”

Vendredi 15 novembre à 20 heures, Ada/Ava revi­si­tera le genre du spec­tacle de marion­nettes. Né en 2010, ce « spec­tacle ciné­ma­to­gra­phique de marion­nettes » a connu un vif suc­cès au gré des fes­ti­vals : New-York, Téhéran, Édimbourg, Avignon…

Ada/Ava le 15 novembre 2019 à La Rampe. © Book your show

Ada/Ava le 15 novembre 2019 à La Rampe. © Book your show

Rien à voir ici avec un “clas­sique” spec­tacle pour enfants : ins­piré, entre autres, de Hitchcock et de Metropolis du réa­li­sa­teur Fritz Lang, cette pièce raconte la vie d’Ada et Ava, deux sœurs liées depuis l’en­fance et vivant dans un phare, au cœur de la pai­sible Nouvelle-Angleterre. Deux sœurs si proches que la mort d’Ava va repré­sen­ter un gouffre pour Ada, elle-même au cré­pus­cule de sa vie. C’est ce moment dif­fi­cile qui va per­mettre de recréer, sur scène, des moments pas­sés avec sa défunte sœur.

Mais atten­tion : pas de nos­tal­gie ni de pathos, plu­tôt ori­gi­na­lité et jus­tesse. Et ce de manière arti­sa­nale – comme aux pré­mices du cinéma –, au moyen d’une inter­prète dégui­sée, grâce à des marion­nettes, à des jeux d’ombres chi­noises et à une musique envoûtante.

Un quo­ti­dien poé­tique et émou­vant qui (re)prend vie à l’é­cran, jamais loin non plus d’un cer­tain Tim Burton…

ou la danse sens dessus-dessous

Mû, le 13 février 2020 à La Rampe. © Emile Zeizig

Mû, le 13 février 2020 à La Rampe. © Emile Zeizig

Le spec­tacle Mû, pro­grammé le jeudi 13 février à 20 heures pro­met quant à lui une expé­rience… ren­ver­sante. Durant cette per­for­mance, les dan­seurs défient les lois de la gra­vité grâce à des aimants col­lés à leurs pieds.

« Les artistes marchent au pla­fond, se meuvent sur des murs et des plans inclinés. Le haut, le bas, l’animé et l’inanimé, tout est per­turbé, sens des­sus-des­sous », explique Christine Prato, res­pon­sable des rela­tions avec le public.

Un spec­tacle monté en par­te­na­riat avec l’Hexagone de Meylan, dans le cadre d’Experimenta, la Biennale Arts Sciences.

« Vies de papier », un voyage dans le temps

Parmi les autres spec­tacles, arrê­tons-nous un ins­tant sur Vies de papier* de la Compagnie La Bande pas­sante, le jeudi 19 mars à 20 heures. L’enquête de deux artistes plas­ti­ciens, Benoît Faivre et Tommy Laszlo qui, tom­bant par hasard sur un vieil album de pho­tos dans une bro­cante à Bruxelles, décident de se lan­cer sur les traces de la pro­prié­taire de l’al­bum. Laquelle est une mys­té­rieuse femme dont l’his­toire, tumul­tueuse, prend racine dans l’Allemagne des années 1930.

Vies de papier, jeudi 19 mars 2020 à La Ponatière. © Thomas Faverjon

Vies de papier, jeudi 19 mars 2020 à La Ponatière. © Thomas Faverjon

Sur scène, les deux pro­ta­go­nistes, tels de vrais enquê­teurs, par­tagent leurs décou­vertes avec le public grâce à un écran figu­rant chaque preuve recueillie (archives, témoi­gnages aux quatre coins de l’Europe, etc.).

Leur récit, mené comme une enquête poli­cière, mêle quête per­son­nelle – les inter­prètes n’ayant aucun lien avec le sujet, quel est donc le sens de leur démarche ? – et Histoire avec un grand H. Ou quand l’in­time rejoint l’universel.

Investigation généa­lo­gique et lit­té­raire, voyage dans le temps : ces thèmes, poi­gnants et pas­sion­nants, ne sont pas sans rap­pe­ler – avec un rythme et un contexte bien dis­tincts, et dans une autre confi­gu­ra­tion scé­no­gra­phique – l’ex­cellent spec­tacle Le Porteur d’his­toire d’Alexis Michalik.

Romances incier­tos, spec­tacle-bal­let “coup de cœur”

Avec Romances incier­tos, Un autre Orlando, jeudi 9 avril à 20 heures, le dan­seur François Chaignaud, accom­pa­gné de quatre musi­ciens, n’hé­site pas à jouer avec les ambiguïtés du genre. Un hom­mage dansé, plein de grâce, à une Espagne mythique et éter­nelle. Mais aussi le coup de cœur de Josefa Gallardo, res­pon­sable de La Rampe, pour qui Romances incier­tos « fait par­tie de ces spec­tacles où un grand silence se fait à la fin, avant les applau­dis­se­ments. Un chef d’œuvre ». Pas moins.

Autre culture, autre ambiance avec Boutelis de la com­pa­gnie Lapsus, le mardi 26 mai tou­jours à 20 heures. Un spec­tacle oni­rique, dont le titre – en arabe – désigne ce moment étrange du som­meil où l’on a la sen­sa­tion d’être réveillé, tout en étant dans l’in­ca­pa­cité abso­lue de bou­ger. Ce sont sept cir­cas­siens épous­tou­flants d’adresse et de poésie qui nous plongent dans ce monde parallèle, habité de chimères et de monstres…

Envie d’en savoir plus ? Outre le pro­gramme acces­sible en ligne sur le site de La Rampe, vous pou­vez assis­ter à la pré­sen­ta­tion offi­cielle de la sai­son ce mer­credi 5 juin à 18 h 30.

La Rédaction

* Ce spec­tacle est éli­gible au « Pass Tribu ». Pour 6 euros, un enfant de moins de 13 ans accom­pa­gné d’au moins un adulte peut assis­ter à des spec­tacles sélec­tion­nés (danse, cirque, musiques, marionnettes).

Podium un concen­tré de danse les 29 et 30 novembre prochains

C’est une nou­veauté dans la conti­nuité : la dixième édi­tion du concours (Re)connaissance devient cette année la pre­mière édi­tion de… Podium. Cette fête de la danse com­pre­nant douze extraits de spec­tacles, sélec­tion­nés par dix-sept par­te­naires, se dérou­lera les ven­dredi 29 novembre à 19 heures et samedi 30 novembre à 17 h 30.

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