Campagne « Question de bon sens » de la Semitag. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Incivilités dans les trans­ports publics : les bonnes manières, une “ques­tion de bon sens” pour la Sémitag

Incivilités dans les trans­ports publics : les bonnes manières, une “ques­tion de bon sens” pour la Sémitag

 

REPORTAGE VIDÉO - La Sémitag mène, du 15 mai au 20 juin, une campagne contre les incivilités. Une première phase, s'étendant jusqu'au 17 mai, se déroule déjà sur le terrain avec « les journées du bon sens ». L'opération, basée sur une communication résolument « positive et décalée », mobilise une centaine d'agents volontaires. L'objectif ? Inviter les usagers à plus d'attention aux autres et à plus de courtoisie dans les bus et tramways.

 

 

Un contrôleur discute avec des usagers pour les sensibiliser contre les incivilités. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Un contrôleur discute avec des usagers pour les sensibiliser aux incivilités. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Des contrôleurs de la Tag s'engouffrent dans un tramway de la ligne A. Une scène ordinaire sur un réseau qui a fait de la lutte contre la fraude l'un de ses chevaux de bataille. Fébrilement pour certains, les usagers fouillent leurs poches ou sacs, à la recherche de leur titre de transport. Sauf que ces contrôleurs estampillés du badge « Journées du bon sens » ne vont pas les verbaliser.

 

 

Faire plus attention aux autres, être plus courtois

 

Ces agents participent en effet, comme une centaine d'autres volontaires, à une vaste campagne de communication que mène la Sémitag en faveur des civilités. Intitulée « Question de bon sens », cette opération veut sensibiliser les usagers aux règles simples de civilité : faire plus attention aux autres, être plus courtois dans les bus et tramways, respecter les règles…

 

© Semitag

© Sémitag

Telles sont les conditions, estime le transporteur, du « bien voyager ensemble ». Cette opération de sensibilisation se déroule sur le terrain depuis le 15 mai jusqu'au 17. Le tout adossé à une campagne d'affichage « positive et décalée » – jusqu'au 20 juin – pour ne pas montrer du doigt les indélicats. Bien au contraire. Il s'agit « de faire appel à l'intelligence de tous en se plaçant du point de vue des “victimes” d'incivilités », indique la Sémitag.

 

 

« Les couleurs de nos fauteuils ne vont pas du tout avec celles de vos chaussures »

 

Dans les tramways, les bus ou placardées sur les abribus ou arrêts de tram, quatre affiches font appel au « bon sens » du quidam. Elles évoquent des situations quotidiennes. « Savez-vous que 100 % des conducteurs du réseau sont très heureux d'avoir un “bonjour” à chaque montée à bord ? » Ou encore : « Si l’on interdit de mettre les pieds sur les sièges, c’est avant tout parce que les couleurs de nos fauteuils ne vont pas du tout avec celles de vos chaussures ».

 

L'une des affiches de la campagne. © Semitag

L'une des affiches de la campagne. © Sémitag

Autant de comportements que veut voir disparaître la Sémitag, qui mise pour cela sur l'évolution des mentalités. Teaser vidéo sur les réseaux sociaux, spots dans les bus et tramways, distributions de flyers… La Sémitag utilise tous les moyens possibles pour faire passer son message qu'elle considère relever « du simple bon sens ».

 

Une enquête a révélé que 93 % des voyageurs déclarent se sentir en sécurité dans les bus et tramways du réseau Tag. Un chiffre qui « progresse à chaque enquête » et dont ne manque pas de se féliciter la Sémitag. Mais beaucoup d'usagers déplorent, tout comme les conducteurs, ces actes d'incivilité qui gâchent leurs déplacements quotidiens.

 

Les plus fréquemment observés ? Par ordre d'importance : les pieds sur les sièges, les personnes ivres ou droguées, les nuisances sonores. Sans oublier les fumeurs et, enfin, les altercations verbales. Ces dernières progressant plus vite que les autres, avec une augmentation de 26 % en 2015 à 34 % en 2017.

 

 

Faire vivre une expérience positive aux contrevenants plutôt que réprimander

 

Autant de raisons de décider d'aller à la rencontre d'un maximum d'usagers circulant sur les lignes concentrant des incivilités récurrentes. C'est tout l'objet des fameuses trois « Journées du bon sens » donnant le coup d'envoi de la campagne de sensibilisation.

 

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon - Place Gre'net

En guise de devise, une simple phrase résume le but à atteindre : « On a tant à partager… même les bonnes manières ».

 

Les trajets ciblés par la Sémitag ? Quatre lignes de bus et autant de lignes de tramways à forte fréquentation dans des créneaux horaires choisis avec soin.

 

Notamment en tenant compte des périodes d'affluence et de la disponibilité des personnels volontaires, tous services confondus. Le but visé ? « Faire vivre une expérience positive aux contrevenants plutôt que réprimander en réponse à une attitude déplacée ».

 

Ce que nous avons pu constater en suivant durant deux heures une équipe d'agents lors du lancement de cette opération.

 

 

 

Des caméras de protection expérimentées par les contrôleurs

 

« Pour les incivilités, il faut régulièrement faire des piqûres de rappel. Là, comme pour le harcèlement sexiste, toutes les choses qui participent du bon sens dans l'espace collectif sont bonnes à rappeler », explique Philippe Chervy, le directeur général de la Sémitag. L'occasion pour Yann Mongaburu, le président du SMTC, de souligner les actions déjà entreprises pour améliorer la sécurité des usagers et des agents sur le réseau.

 

Philippe Chervy, DG de la Semitag et Yann Mongaburu, président du SMTC. © Média conseil presse

Philippe Chervy, DG de la Sémitag et Yann Mongaburu, président du SMTC. © Média conseil presse

« Pour renforcer tout ça, nous allons doter les contrôleurs de caméras de protection individuelles », annonce l'élu. Cette dotation prévue pour le mois de juin s'inscrit dans le cadre d'une expérimentation de six mois.

 

« Il s'agit d'un équipement qui a pour but la dissuasion face à des agressions verbales ou physiques », explique la Sémitag. Les contrôleurs ne les actionneront que si la situation s'envenime, après avoir averti le client rétif.

 

Que faut-il attendre de cette campagne ? L'avenir le dira. Quid des réfractaires chroniques, hostiles à toute forme de bienséance ? « Là, on change de registre, c'est l'affaire de la police. C'est sûr que ce ne sont pas les ultra-agressifs qui sont ciblés par cette campagne », reconnaît Philippe Chervy.

 

Joël Kermabon

 

Joël Kermabon

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