REPORTAGE VIDÉO – La Banque alimentaire de l’Isère a fêté son 35e anniversaire le 26 avril dernier. L’occasion de réunir les bénévoles de plusieurs associations iséroises lors d’ateliers autour de la solidarité. Mais aussi de partager différents mets issus de la collecte, tous préparés par un chef-cuisinier à bord d’un camion-cuisine.
Il y a foule ce jeudi 26 avril, au 4 rue de la Maladière à Sassenage, dans le grand hangar qui sert d’entrepôt à la Banque alimentaire de l’Isère. On y fête les 35 ans de lutte de la BAI contre la précarité alimentaire… et la lutte contre le gaspillage, cheval de bataille de l’association, depuis maintenant quelques années.
En France, 9 millions de tonnes de denrées alimentaires propres à la consommation sont en effet jetées à la poubelle, selon le film Global Gâchis. Ainsi, pour le menu d’anniversaire de la Banque alimentaire de l’Isère, aucun euro n’a été déboursé pour le repas. Tout était issu de la collecte comme l’a assuré en personne le chef…
Un Camion-cuisine qui reviendra à la région la plus innovante
À bord de ce camion c’est le grand rush. Ils sont une dizaine de bénévoles à assurer le service. Dans la cuisine aménagée à l’arrière du véhicule, on trouve tout le nécessaire : plaques chauffantes, réfrigérateur, plan de travail… Ce jour-là à Grenoble, le camion prendra dès le lendemain la direction du Sud. Direction Marseille, où il restera deux jours.
Cette “cuisine-roulante”, avec à son bord les bénévoles de la Banque alimentaire, effectue ainsi un Tour de France. Un tour débuté le 13 mars à Arcueil (Ile-de-France), et qui se terminera le 16 octobre à Gennevilliers (Ile-de-France).
Au terme de ce Tour de France, le camion reviendra à la région au projet le plus innovant quant à son utilisation. La BAI a d’ores et déjà son idée : « Nous pourrions aller dans les territoires fragiles, comme des petits villages où il y a des personnes démunies, qui ne se font pas voir, car la ville n’a pas de moyens pour faire du social, évoque Christian Chedru président de la Banque alimentaire de l’Isère. Et, nous pourrions ainsi venir en faisant en quelque sorte de la délégation de service public. »
« Je sais qu’il va revenir à la région la plus inventive et qu’il y en a treize en concurrence, mais je souhaite bien sûr que ce soit la région Auvergne-Rhône-Alpes qui puisse le récupérer », précise Lionel Beffre, préfet de l’Isère, invité pour l’occasion. De fait, ce n’est pas la première fois qu’il rend visite à la Banque alimentaire de l’Isère, « un fidèle partenaire », selon ses mots.
La Banque alimentaire, vecteur de lien social depuis 35 ans
Parmi les nombreuses personnes présentes, on retrouve Lamine 24 ans, bénévole à la Banque alimentaire depuis deux ans. Guinéen d’origine, il est arrivé en France il y a trois ans. Il a alors décidé de donner de son temps au profit de l’association : « Au lieu de rester à la maison à rien faire, j’ai voulu m’intégrer grâce à des associations. France bénévolat m’a proposé plusieurs associations, et j’ai choisi la Banque alimentaire ». Tous les mercredis, il vient aider à la collecte, ainsi qu’au remplissage des gigantesques étals de l’entrepôt de Sassenage.
Dans le fond de la salle, on retrouve Léa, qui aide à la distribution des plateaux. Étudiante en première année d’assistante de service social à l’Institut de formation des travailleurs sociaux (IFTS) d’Échirolles, elle a choisi de faire son stage de fin d’année à la Banque alimentaire de l’Isère.
« Le lien se crée, j’ai remarqué que les anciens avec le peu de jeunes que compte l’association sont très affectueux. On se fait des câlins, on se prend dans les bras… »
Des liens intergénérationnels que confirme cette bénévole…
Des bénévoles indispensables pour l’association face aux besoins croissants. En France, 8,8 millions de personnes vivent en effet sous le seuil de pauvreté, soit 14 % de la population française selon l’Insee. Le réseau des Banques alimentaires permet ainsi d’aider chaque année près de 2 millions de français. Soit l’équivalent de 23 millions de repas distribués.
Mohamed Benmaazouz