EN BREF – Le Conseil départemental de l’Isère a présenté, mercredi 10 avril, un document qui permet de se rendre compte précisément, via des chiffres et des cartes, de l’état du sport féminin isérois. Il en ressort notamment que le nord du département manque d’équipements sportifs. Mais aussi que certains sports comme le rugby et le football restent encore très peu pratiqués par les femmes.
Cette année, un grand événement sportif a lieu en Isère : la Coupe du monde féminine de football du 7 juin au 7 juillet. Cinq matchs se dérouleront ainsi au stade des Alpes. Or sur les 26 631 licenciés de football en Isère, seules 6 % sont des pratiquantes, apprend-on dans l’état des lieux du sport féminin isérois publié par le Département et présenté mercredi 10 avril au stade Lesdiguières.
« Avec des événements médiatiques tels que la Coupe du monde, nous allons avoir une augmentation des licencié(e)s. Il faut être capable de les prendre en charge, explique Martine Kohly, vice-présidente du Conseil départemental chargée notamment du sport. Les fédérations et les comités départementaux doivent s’interroger : est-ce que nous avons suffisamment de gens qualifiés qui pourront les accueillir ? Il faut qu’ils se servent de cet état des lieux qui est un vrai support, une vraie cartographie de l’état du sport féminin en Isère. »
Près de 500 jeunes invités à un match de la Coupe du monde féminine de football
Dans le cadre de la promotion et le développement du sport féminin, à la suite d’un appel à projet dans les collèges isérois, « nous aurons près de 500 jeunes qui, sur deux journées à Bourgoin-Jallieu et au stade Lesdiguières, vont pratiquer le foot. Des hommes et des femmes, une pratique mixte », précise Martine Kohly. Leur récompense sera d’être invités à un match du Mondial féminin, Nigéria – Corée du Sud, mercredi 12 juin.
À l’instar du football, le rugby reste encore un sport très masculin. En Sud-Isère, les féminines ne représentent que 6 % du total des licenciés.
Dans le cadre de sa « semaine du sport féminin », qui se termine jeudi 11 avril, le Département avait convié mercredi, en marge de sa présentation, une cinquantaine d’enfants isérois issus de structures éducatives à découvrir le rugby. Ils étaient encadrés par des joueuses des Amazones du FC Grenoble.
Trente disciplines sportives ont été étudiées dans le document du Département de l’Isère. Elles représentent au total 148 062 licenciés, dont un peu plus de 33 % de femmes. Ultra-minoritaires dans le foot et le rugby, elles sont à l’inverse, et sans surprise, très présentes en gymnastique (80 % de pratiquantes), dans les sports de glace (83 %) et en équitation (86 %). La palme revenant au twirling bâton, sport à 93 % féminin.
Une perte de licenciées dans la plupart des disciplines
Autre élément notable, seules sept de ces trente disciplines ont vu leur nombre de licenciées augmenter entre 2017 et 2018. À savoir, les boules lyonnaises, la course d’orientation, la natation, le tennis de table, la voile (+ 19 %), la savate/boxe française (+ 25,5 %) et le handisport (+ 30 %).
Parmi les sports particulièrement en difficulté, on trouve l’aviron, le roller et l’escrime, qui ont perdu respectivement 20, 17 et 15 % de pratiquantes en un an.
« Sur le sport féminin, nous avons des pratiques qui sont très peu développées et des zones blanches », reconnaît Martine Kohly. Un frein important à la pratique est le manque d’infrastructures.
« Certaines zones comme le Nord-Isère manquent d’équipements sportifs, souligne la vice-présidente du Département. Nous, collectivité, ça nous interroge. Dans l’aménagement du territoire, il faut se servir de cet état des lieux, en lien avec les fédérations. Échanger avec elles pour savoir, si nous construisons quelque chose, s’il y aura une activité et si elles pourront mettre des actions en place. »
Laurent Genin