DÉCRYPTAGE – Deux ans après la mise en route de l’opération Cœurs de ville, cœurs de métropole dans le centre de Grenoble, les travaux de piétonnisation visant à restreindre un peu plus la circulation automobile touchent à leur fin. Mais on n’en sait guère plus des effets observés sur le trafic et la pollution de l’air. Pour le collectif Grenoble à cœur qui (re)monte au créneau, la congestion accrue est avérée. La Métropole de Grenoble, elle, entend voir plus large et plus loin.
C’est la dernière ligne droite pour l’opération Cœurs de ville, cœurs de métropole (CVCM). Fin novembre, les travaux destinés à étendre la piétonnisation dans le centre de Grenoble et à promouvoir l’usage du vélo tout en faisant un peu plus de place aux transports en commun, devraient être bouclés.
Depuis deux ans, l’opération a transformé le cœur de la ville en un chantier permanent. Objectif ? Bouter les véhicules de transit du centre-ville, en tablant notamment sur l’élargissement de l’A480. Et orienter les autres vers les parkings en ouvrage, en comptant là sur l’effet dissuasif de la hausse du tarif de stationnement en voirie.
L’un dans l’autre, la Métropole et la Ville de Grenoble, mais aussi le syndicat mixte des transports en commun (SMTC), espèrent ainsi faire rebrousser chemin à 10 000 voire 15 000 véhicules chaque jour. Tout en triplant, dans le même temps, la part modale du vélo.
Début avril, Atmo rendra publique sa campagne de mesures
Objectif atteint ? Deux ans après le lancement de l’opération, difficile d’y voir clair. L’observatoire des déplacements mis en place par la Métropole n’a pas livré ses derniers résultats. Alors, en attendant, après un premier point réalisé à mi-parcours, elle dresse un bilan au doigt mouillé. « Il faut à peu près deux ans pour qu’un plan de circulation soit adopté », reconnaît Ludovic Bustos, le vice-président chargé à la Métro des espaces publics et de la voirie.
« Mais on observe une stabilisation de la fréquentation des transports en commun, ce qui n’est pas si mal en période de travaux. La part piétons a tendance à augmenter, de même que la part des vélos. » Entre 2016 et 2017, l’augmentation du vélo a ainsi atteint 5 %, d’après l’observatoire des déplacements. En deux ans, elle devrait tourner autour de 14 %.
Si cette hausse est sensible, ce n’est pour autant pas l’envolée espérée pour Grenoble à cœur, un collectif d’habitants et de commerçants qui se bat depuis deux ans pour réclamer un moratoire de CVCM.
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