FIL INFO – Les surveillants de la maison d’arrêt de Chambéry organisent des opérations de blocage tous les matins depuis le mercredi 6 mars. Objectif ? Faire entendre leur revendications sécuritaires et financières, mais aussi dénoncer la surpopulation carcérale au sein de leur établissement.
La grogne qu’a fait entendre le personnel de la maison d’arrêt de Varces résonne avec celle de Chambéry. Depuis le mercredi 6 mars, des salariés de l’établissement procèdent ainsi tous les matins à un mouvement de semi-blocage. L’objectif ? Ralentir les prises de fonction de certains, ou empêcher l’entrée à d’autres, afin de faire entendre leurs revendications. La maison d’arrêt de Varces avait quant à elle déjà été concernée par un mouvement similaire fin 2017.
« Nous portons les revendications nationales d’ordres sécuritaire et financières », indique le secrétaire local Force ouvrière Thierry Gidon. Sur le tapis, figure ainsi la revalorisation des salaires des surveillants, en particulier durant les prises de fonction de nuit, les dimanches ou les jours fériés. Les matons attendent aussi que leur profession soit classée en catégorie B de la fonction publique, à l’égal des fonctionnaires de police.
Un établissement surpeuplé
Quid de la sécurité ? « On ne veut pas des profils psychiatriques ou dangereux », explique Thierry Gidon. Et de décrire une maison d’arrêt peu adaptée à certains de ses pensionnaires. « Ici, il n’y a pas de mirador, et on nous met des gens qui vont passer aux assises et peut-être prendre quinze ou vingt ans de prison ! » D’autres détenus, ajoute le syndicaliste, devraient pour leur part être pris en charge dans des lieux adaptés aux troubles mentaux.
Mais le personnel de Chambéry dénonce aussi la surpopulation de son établissement. Si le quartier de semi-liberté (QSL) comporte onze prisonniers pour trente places, la maison d’arrêt affiche pour sa part 121 détenus… pour 64 places. « On est à 200 % toute l’année. Parfois, on monte à 300 %. L’administration est parfaitement au courant, mais ça ne l’empêche pas de mettre le logo des règles pénitentiaires européennes sur la porte d’entrée ! », dénonce Thierry Gidon.
Les suites du mouvement ? Après une dernière opération de blocage au matin du mercredi 13 mars, les salariés attendent les résultats d’une rencontre prévue entre les surveillants et la Garde des sceaux jeudi 14. « On fera en fonction de cette réunion », confie le secrétaire FO. Sans se faire toutefois beaucoup d’illusions : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et on n’a jamais vu la couleur de ce qui nous avait été promis avant », conclut-il.