FOCUS - Pour inciter tout un chacun à planter sur son pré-carré, la Ville lance le défi « 3,2,1 Plantez ! » La règle du jeu ? Planter cet hiver des arbres, des arbustes, des plantes grimpantes, des murs végétalisés à foison. Avec à la clé des récompenses à gagner.
« Nous mettons au défi les Grenoblois de planter autant d’arbres, sinon plus que la Ville ! », lance Lucille Lheureux, adjointe à l’espace public et la nature en ville.
D’ici le printemps, la Ville de Grenoble compte de son côté mettre le paquet. Elle s’apprête ainsi à planter 587 arbres sur l’espace public. Parmi les objectifs : verdir l’espace urbain et créer des îlots de fraîcheur en prévention des étés étouffants qui s’annoncent…
Reste que l’action de la collectivité est limitée, la moitié du territoire communal relevant du domaine privé. Les habitants, copropriétaires ou commerçants sont donc invités à s’y mettre aussi via le défi « 3,2,1 Plantez ! ».
Des arbres en ville pour diminuer l’impact du réchauffement climatique
« Face au changement climatique, nous avons besoin d’apporter plus de nature en ville », clame Lucille Lheureux. De fait, les Grenoblois sont déjà spécifiquement confrontés au réchauffement de la planète.
Il n’y a qu’à observer les derniers étés particulièrement chauds, très éprouvants notamment pour les personnes âgées et les très jeunes enfants. Les impacts du réchauffement climatique sont encore plus forts dans certains quartiers où la configuration génère la formation d’îlots urbains de chaleur.
Dans la mesure où ces phénomènes vont s’accentuer, planter des arbres et des végétaux apparaît pour la Ville comme l’une des solutions permettant de mieux supporter l’irréversible élévation du thermomètre.
Les arbres, arbustes, plantes grimpantes, apportent du confort en ville grâce à l’ombre qu’ils procurent aux urbains, et la fraîcheur qu’ils diffusent de par leur système d’évapotranspiration. Sans compter l’impact positif sur la biodiversité.
Des récompenses pour tous
« Familles à énergie positive », « Moins jeter la bonne idée ! », « Je plaque ma caisse »… Les défis pour changer les habitudes de chacun et tendre vers des pratiques vertueuses pour l’environnement se multiplient.
S’y ajoute désormais le défi « 3,2,1 Plantez ! », dont le principe est des plus simples. Il suffit de s’inscrire sur le site du concours et de poster les photos de ses plantations.
Planter quoi et comment, du reste ? Les agents du service des espaces verts se tiennent prêts à partager, à la demande, avec les Grenoblois participant au défi leurs savoirs et connaissances (espèces à favoriser en fonction de la nature du sol, arrosage, entretien, etc.).
À l’issue du concours, en mai prochain, tous ceux qui auront fait œuvre de verdissement recevront des récompenses. Des prix plus importants seront également attribués à ceux qui auront fait montre d’efforts particuliers en faveur « de la biodiversité, en termes de participation, sur la quantité de plantations ».
La période de la plantation des arbres ayant démarré depuis octobre, le jury accepte tous les repiquages effectués depuis cette date. Pour maintenir l’émulation dans les rangs, la Ville affichera le décompte des arbres plantés son site Internet.
Plus de 500 espèces d’arbres à Grenoble
Ce vendredi 21 décembre au matin, des agents du service des espaces verts de la Ville de Grenoble ont planté un savonnier et achevé la création d’une nouvelle allée d’arbres, à proximité du gymnase Malherbe.
« Sur l’alignement, nous avons alterné savonniers et féviers d’Amérique sans épine », précise Killian Debacq, chargé de suivre les opérations du défi « 3,2,1 Plantez ! ». Les savonniers sont bien indiqués en milieu urbain. Leurs racines s’accommodent plutôt bien de la présence de remblais dont le sous-sol est mité.
La Ville veille ainsi, de plus en plus, à planter le bon spécimen au bon endroit « afin de donner aux arbres toutes les chances de vivre le plus longtemps possible, explique Lucille Lheureux. Savez-vous que les arbres ne sont pas programmés pour mourir ? », lance l’élue non sans surprendre une partie de son auditoire.
La collectivité s’efforce également, dans le même registre, de multiplier les essences pour observer leur résistance vis-à-vis du changement climatique. Le territoire grenoblois est ainsi aujourd’hui peuplé d’environ cinq cents espèces d’arbres… contre cinquante en début de mandat.
Séverine Cattiaux