FIL INFO – Grenoble, grande ville la plus attractive de France ? S’il satisfait Eric Piolle, ce énième classement, établi par Jobijoba et un comparateur de crédits immobiliers, satisferait presque autant Philippe de Longevialle. L’ancien adjoint à l’urbanisme, en lice pour les municipales en 2020, ne manque pas de s’en attribuer une grande partie de la paternité. Pour lui, depuis 2014, côté construction de bureaux et de logements, c’est « le calme plat ».
Sur le baromètre des vingt plus grandes villes les plus attractives en France, Grenoble monte sur la plus haute marche du podium. Un classement dressé par la société Jobijoba et le comparateur de crédits immobiliers Meilleurtaux.com repris par Le Parisien sur la base de données du marché de l’emploi et de celui de l’immobilier.
Où a‑t-on le plus de chance en France de concilier emploi stable et logement ? À Grenoble, qui sort donc en tête de ce palmarès, avec plus de 45 000 offres d’emploi sur l’année, mais aussi 12,3 CDI pour cent habitants et un prix au mètre carré de 2 615 euros.
Au petit jeu des classements, Grenoble était à la 3e place, derrière Nantes et Rennes, dans celui, publié quelques jours plus tôt, sur l’attractivité et le dynamisme des métropoles françaises. Un classement cette fois réalisé par le magazine économique Challenges, en partenariat avec Arthur Loyd.
Pour Philippe de Longevialle, « depuis 2014, c’est le calme plat »
Il y a un an, c’est le magazine L’Express qui s’y était collé. En 2017, la capitale du Dauphiné, 4e des villes où l’on travaille le mieux, était reléguée au-delà de la 20e place des villes où il fait bon vivre et entreprendre.
Si le maire de Grenoble s’est forcément dit ravi d’une telle « remontée » au classement, les échéances municipales pointant, certains ont vite douché les opérations d’auto-satisfaction. Et notamment Philippe de Longevialle.
Pour l’ancien adjoint à l’urbanisme sous le socialiste Michel Destot, en lice pour les élections municipales en 2020 à la tête du collectif Grenoble Innove, « les programmes de logement et de bureaux qui permettent à Grenoble de maintenir son rang dans ce domaine (Flaubert, Presqu’Île, Chatelet…) ont tous été lancés avant les élections de 2014 », souligne-t-il dans un communiqué.
« Depuis, c’est le calme plat. Les concertations patinent avec le mécontentement des habitants, sans décision (Esplanade, Flaubert) et sans résultats concrets, et l’offre de logements neufs va chuter dans les années qui viennent, faute de projet urbain de qualité, réduisant l’attractivité de Grenoble, au contraire des grandes agglomérations voisines », pointe le collectif, se basant notamment sur les fermetures de commerces et la chute des prix de l’immobilier.
D’après une étude publiée par les Notaires de France en août dernier, entre 2017 et 2018, la Ville de Grenoble a par ailleurs affiché la plus forte baisse des valeurs des biens immobiliers.
PC