DÉCRYPTAGE – Occupé depuis trois ans par une cinquantaine de Roms, le camp du terrain Courtade jouxtant le Géant Casino de Fontaine devrait être évacué dans les semaines ou mois à venir. Le maire Jean-Paul Trovero a en effet sommé l’Établissement public foncier local du Dauphiné, propriétaire du terrain, de saisir le tribunal en vue d’une expulsion. Raison invoquée par la Ville de Fontaine : les troubles à l’ordre public constatés depuis l’arrivée, l’été dernier, de personnes extérieures au camp.
Un amas de cabanons de fortune et de constructions de bric et de broc érigés sur un sol rocailleux, au milieu des arbres, le long de la route jouxtant l’hypermarché Géant Casino de Fontaine. Le camp du terrain Courtade s’est peu à peu fondu dans le paysage fontainois ces trois dernières années. Une cinquantaine de Roms, pour la quasi-totalité d’origine roumaine, y ont vécu relativement tranquillement tout ce temps.
Slalomant entre les maisonnettes anarchiques faites de bois et de tôle, des groupes d’enfants jouent et se chamaillent, suivis à la trace par des chiens tout aussi nombreux. Des scènes semblables à celles observées dans les dizaines de squats et campements ayant poussé comme des champignons ces dernières années dans l’agglomération grenobloise.
« Même si la vie est difficile ici, surtout quand il fait froid, on est mieux que dehors », assure Zoltan*, 16 ans, qui vient de débuter un service civique avec Unis-Cité. Un quotidien plus que spartiate donc, mais jusque-là sans menace d’expulsion imminente.
Le vent a commencé à tourner en début d’été
Propriété de l’Établissement public foncier local (EPFL) du Dauphiné, pour le compte de la Métropole, le terrain Courtade doit être revendu à Isère Aménagement, dans le cadre de l’opération Portes du Vercors. Un gigantesque projet d’aménagement urbain, dont le coup d’envoi n’est pas prévu avant l’été 2019.
Profitant du flou entourant ce calendrier, les associations de soutien aux Roms (Roms action, La Patate chaude, la paroisse et le Secours catholique essentiellement) avaient négocié avec la Métro, l’EPFL et la mairie de Fontaine un accord permettant aux familles de rester sur les lieux jusqu’à l’été prochain. « Un plan accepté par tout le monde », insiste Philippe Dubois, président de Roms action.
« Comme le terrain était libre, des personnes se sont installées et ce squat a été toléré par l’EPFL et la Ville de Fontaine », confirme Christine Garnier, la présidente de l’Établissement public foncier local du Dauphiné. Qui le reconnaît : « On avait annoncé que l’occupation pouvait durer jusqu’à l’été 2019. »
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