FIL INFO – L’Union des habitants du centre-ville (UHCV) et l’Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet-Hoche (CBCH) mettent en garde les élus de la Métropole de Grenoble et du SMTC contre les conflits d’usage et les dangers potentiels que pose la mise en service d’autoroutes à vélos dans le centre-ville. Et s’alarment en particulier du franchissement d’une piste bidirectionnelle pour vélos sur le cours Lafontaine, devant l’entrée du lycée Champollion, fréquenté par 1 900 lycéens.
« Développer le vélo en ville, bien sûr », les militants de l’Union des habitants du centre-ville ( UHCV ) et de l’Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet-Hoche sont pour.
En revanche, ils s’opposent aux autoroutes à vélos, qu’ils jugent incompatibles avec un contexte urbain dense.
Une lubie ? Visiblement pas. Cette conviction, les militants de l’UHCV et de CBCH se la sont forgée sur la base de recommandations d’organismes officiels (Céréma, Fédération française de cyclotourisme) qui déconseillent la mise en place de pistes bidirectionnelles pour vélos en centre-ville.
« Un sérieux problème de sécurité »
C’est pourtant une voie cyclable rapide de quatre mètres qu’envisage d’aménager la Métropole et le SMTC sur le cours Lafontaine, où se trouve, autre difficulté selon l’UHCV et l’UQ CBCH, l’entrée principale du lycée Champollion.
« Rien n’y oblige et […] il n’y a pas eu de concertation pour le décider », se rebiffent les deux Unions d’habitants, qui battent en brèche ce projet. « Le passage d’une autoroute à vélos devant [les] portes [du lycée] crée un sérieux problème de sécurité, tant pour eux [les lycéens] que pour les cyclistes », s’alarment les deux Unions.
Aujourd’hui, des barrières de sécurité parviennent à peine à contenir les lycéens sur le trottoir. « Il est irréaliste de croire qu’elles puissent être supprimées », estiment les habitants.
Une « bordure en dur » problématique
La mise en place de cette piste bidirectionnelle apparaît en contradiction avec la volonté même d’apaisement du centre-ville, regrettent les militants associatifs. Qui plus est, la construction d’une « bordure en dur » telle qu’annoncée, séparant le flux des vélos et celui des voitures, serait, toujours selon les deux associations, un nouvel obstacle à la traversée de la chaussée par les piétons, les poussettes etc. Sans compter que ladite bordure présenterait un risque potentiel d’accident pour les cyclistes eux-mêmes.
Esquisse du projet de Chronovélo, piste bidirectionnelle, passant sur le cours Lafontaine, parvis du Lycée Champollion à Grenoble. DR
Présentée à la mi-2018, l’esquisse du projet fait également tiquer les habitants sur deux points : les porteurs du projet n’ont pas prévu de parkings à vélos pour les lycéens.
Ils pointent et déplorent en outre l’absence d’un « feu à bouton poussoir que les piétons pourraient activer pour stopper le trafic autos-vélos et pouvoir traverser ».
Maîtres d’œuvre du plan, Chronovélo, les élus de la Métropole et du SMTC reverront-ils leur copie suite aux remarques et arguments avancés par l’UHCV et l’Union de quartier CBCH ? À suivre.
SC