FIL INFO — Le thermalisme médical ne manque pas de dynamisme en Auvergne-Rhône-Alpes. Avec seulement 27 établissements, la région parvient à capter un cinquième des curistes et se place en troisième position des régions les plus attractives. Mais l’impact économique global demeure modéré, sauf pour les communes qui hébergent les centres en question.
Si la région Auvergne-Rhône-Alpes apparaît comme la troisième région de France dans le domaine du thermalisme médical, derrière l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, les retombées économiques du secteur sur l’économie locale restent faibles. Tel est l’état des lieux dressé par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dans une étude publiée au mois de septembre 2018.
Des établissements en faible nombre
Historiquement installés près des anciens thermes romains, les établissements thermaux de la région se concentrent dans les départements de l’Auvergne, du Puy-de-Dôme et dans une moindre mesure de l’Allier et du Cantal. Mais on en retrouve encore un certain nombre en Ardèche, en Savoie et en Haute-Savoie, ainsi que dans le département de l’Isère, avec Uriage et Allevard.
Si la région ne compte que 27 établissements, ceux-ci arrivent à capter 22 % des curistes chaque année, représentant 129 000 cures en 2017. Mais ce faible nombre de centres thermaux fait obstacle à un impact économique conséquent sur l’économie de la région. Le secteur ne représente ainsi que 2 800 emplois qui, répartis sur huit mois de l’année, équivalent à 1 420 temps pleins. Et seuls 30 % des salariés travaillent à l’année dans les centres thermaux.
Un thermalisme médical profitable aux communes
Le thermalisme médical s’avère toutefois profitable à l’activité touristique des communes. En occasionnant une hausse de la population sur la “saison thermale”, « la présence des curistes alimente localement les besoins en services d’hébergement [et] de restauration », note l’Insee. Intimement liés à l’activité thermale, les casinos favorisent encore cet impact touristique positif : 20 des 33 casinos de la région sont situés dans des communes thermales. Avec trois casinos répartis sur Villard-de-Lans, Uriage et Allevard, l’Isère affiche le même ratio.
Enfin, indique encore l’Insee, la qualité de vie des habitants des communes se trouve nettement améliorée par l’activité thermale. « Les habitants, curistes et autres touristes bénéficient d’une offre d’équipements, de commerces et de services plus développée », écrit l’Institut. Ce qui se vérifie particulièrement pour les équipements de proximité.
Restaurants, supermarchés ou cinémas sont ainsi plus nombreux que dans des communes similaires. De même que les médecins, généralistes ou spécialistes, qui peuvent également accueillir la population locale lorsqu’ils exercent dans les centres à titre libéral. Les eaux protègent ainsi autant les communes de la sécheresse économique… que de la désertification médicale.