FIL INFO – Après avoir sondé les parents et la communauté éducative par différents moyens (enquêtes, réunions, etc.), le verdict est tombé. La Ville de Grenoble maintient la semaine de quatre jours et demi pour les prochaines rentrées scolaires. Afin d’expliciter sa démarche de consultation et d’envisager certaines évolutions à la marge des rythmes périscolaires, la municipalité invite les parents d’élèves à une réunion publique le jeudi 22 novembre à l’Hôtel de Ville.
Cette année, les écoliers de 30 % des communes de France ont toujours école quatre jours et demi par semaine, mercredi matin inclus. Parmi elles, la Ville de Grenoble, qui annonce qu’il en sera ainsi pour les prochaines rentrées scolaires.
Réuni le 17 septembre dernier, le comité de pilotage* du Projet éducatif de territoire « a décidé de ne pas s’engager dans un processus de dérogation à l’organisation légale de la semaine scolaire et de rester sur une organisation à 4,5 jours par semaine ». Une décision prise à la lumière des conclusions tirées de diverses enquêtes et temps d’échange menés avec la communauté éducative depuis plusieurs mois.
À l’arrivée, la Ville conclut qu”« il n’y a pas de consensus sur une évolution de l’organisation du temps scolaire sur la semaine ». En effet, 42 % des parents interrogés sont favorables à la semaine de quatre jours et 58 % à celle de 4,5 jours, d’après les données municipales. Pas de consensus, mais un résultat qui convient bien à la majorité de la Ville…
Des apprentissages mieux répartis sur quatre jours et demi
En mai dernier, Élisa Martin, adjointe au parcours scolaire et Fabien Malbet, adjoint au patrimoine scolaire ont réaffirmé leur préférence pour la semaine de quatre jours et demi, dans un souci d’équité d’accès à une variété d’activités pour l’ensemble des élèves.
S’appuyant, qui plus est, sur l’opinion d’experts des temps de l’enfance, les élus rappellent que mieux les apprentissages sont répartis sur la semaine, mieux ils sont assimilés par les écoliers, en particulier par ceux qui rencontrent le plus de difficultés.
Certains parents observent néanmoins que les journées de leur progéniture n’en sont pas moins chargées et que la coupure du mercredi serait salutaire.
Une réunion publique en novembre
La commune est déterminée par conséquent à continuer, dans les années à venir, à organiser des activités lors des temps périscolaires.
Néanmoins, des améliorations sont à apporter. Les parents d’élèves sont ainsi conviés à une réunion publique, jeudi 22 novembre à 18 heures à l’Hôtel de Ville.
Au cours de cette soirée, les élus feront « un retour complet sur l’évaluation menée », puis aborderont les pistes de travail soulevées par les parents lors de la consultation, notamment autour de « l’information des familles », « la pause méridienne », « la charnière entre le temps de l’école et le temps de la famille ». Des éléments qui nourriront le projet éducatif 2019 – 2022.
SC
- * Le comité de pilotage du Projet éducatif de territoire (PEdT) de la Ville de Grenoble réunit une petite trentaine de personnes, qui sont des élus de la Ville de Grenoble, des représentants de l’Éducation nationale, des parents d’élèves, des membres d’associations, des représentants de la Caf et des agents territoriaux des services de la Ville.
LE VOTE CONSULTATIF DES PARENTS, UNE OPTION ÉCARTÉE PAR LA VILLE ?
Plutôt que de concerter les conseils d’école ou de mettre en place un vote consultatif comme en 2016, les élus de la Ville de Grenoble ont préféré consulter les parents d’élèves via des formes de consultations classiques : réunions et enquêtes.
Au bout du compte, combien de parents ont effectivement donné leur avis ? Pas des masses. Le formulaire en ligne a recueilli environ 350 contributions.
Une enquête téléphonique a par ailleurs touché 500 personnes. Les rencontres-débats de mai et juin ont quant à elles réuni au maximum une soixantaine de personnes. Une maigre affluence que la Ville qualifie elle-même d”« assez décevante ».
On est loin des 4 000 parents sur 16 040 au total qui avaient pu exprimer leur avis en 2016, au moment du vote consultatif mis en place par la Ville, pour un motif en comparaison mineur, puisqu’il s’agissait de la modification des horaires des rythmes scolaires.
C’est d’ailleurs pour réclamer un vote consultatif sur la semaine des quatre jours et demi qu’une pétition citoyenne à l’initiative de parents et d’enseignants avait été lancée en mai dernier.
Les pétitionnaires n’ont obtenu que 504 signatures en six mois, pas suffisamment donc. Pour déclencher une interpellation devant le conseil municipal, il en aurait fallu 2 000.