Une fresque dans le hall de l’hô­tel de police de Grenoble pour ren­for­cer le lien police-population

Une fresque dans le hall de l’hô­tel de police de Grenoble pour ren­for­cer le lien police-population

FOCUS – Charles Barbier, sous-pré­fet et direc­teur de cabi­net du pré­fet de l’Isère, a inau­guré, ce jeudi 11 octobre dans le hall de l’hô­tel de police de Grenoble, une fresque des­si­née par des jeunes de la MJC Anatole France. Réalisée dans une logique de res­ser­re­ment du lien police-popu­la­tion, cette œuvre veut sym­bo­li­ser « une police ancrée au cœur de son ter­ri­toire » et incar­ner « une proxi­mité renou­ve­lée avec la popu­la­tion ».

Les quatre panneaux composant la fresque. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Les quatre pan­neaux com­po­sant la fresque. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Une œuvre de street art expo­sée en per­ma­nence sur l’un des murs d’un com­mis­sa­riat de police, ça ne coule pas de source au pre­mier abord.

C’est pour­tant bien ce qu’ont réa­lisé plu­sieurs jeunes de la mai­son de la culture et de la jeu­nesse Anatole France, aidés par deux artistes graf­feurs, 10Gold et Seark. Leur fresque égaye désor­mais le hall de l’hô­tel de police de Grenoble.

Une com­po­si­tion gra­phique consti­tuée de quatre pan­neaux jouant avec – ins­ti­tu­tion oblige – les cou­leurs du dra­peau fran­çais. Sur cha­cun d’eux, une repré­sen­ta­tion sym­bo­lique des mon­tagnes entou­rant Grenoble, les bla­sons du Dauphiné et de la police, les “bulles” du télé­phé­rique et, enfin, la tour Perret.

Charles Barbier, sous-pré­fet et éga­le­ment direc­teur de cabi­net du pré­fet de l’Isère, a inau­guré, ce jeudi 11 octobre, l’œuvre de ces jeunes artistes en pré­sence de Nadine Le Calonnec, la direc­trice dépar­te­men­tale de la sécu­rité publique (DDSP).

Incarner une proxi­mité renou­ve­lée avec la population

Cette fresque, conçue dans le cadre du ren­for­ce­ment du lien police-popu­la­tion, « sym­bo­lise une police ancrée au cœur de son ter­ri­toire, incar­nant une proxi­mité renou­ve­lée avec la popu­la­tion », sou­lignent les ser­vices de la pré­fec­ture. C’est en cela, pré­cisent-ils encore, « qu’elle s’inscrit entiè­re­ment dans la pers­pec­tive de la Police de sécu­rité du quo­ti­dien (PSQ) », lan­cée le 8 février der­nier par Gérard Collomb alors ministre de l’Intérieur.

La date de cette inau­gu­ra­tion n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard puis­qu’elle inter­ve­nait dans le contexte des Rencontres de la sécu­rité, qui se sont dérou­lées un peu par­tout en France du 10 au 13 octobre.

Au centre Karim Chamon, le directeur de la MJC Anatole France. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Au centre Karim Chamon, le direc­teur de la MJC Anatole France. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« En remon­tant cinq ans en arrière, nous n’au­rions jamais ima­giné un chan­tier comme ça à l’hô­tel de police, clai­re­ment ! C’est une satis­fac­tion pour nous de consta­ter que notre tra­vail est appré­cié et que nous avons accès à des lieux comme celui-ci », témoigne 10Gold, l’un des deux jeunes artistes graffeurs.

« Nous sommes sen­sibles à des ren­contres comme celle avec le monde de la police »

« On n’a­vait alors rien à leur vendre, nous sommes par­tis de ce qu’ils fai­saient », se sou­vient Karim Chamon, le direc­teur de la MJC Anatole France. Il fai­saient du graff et, de fil en aiguille, accom­pa­gnés par dif­fé­rents par­te­naires, nous avons monté des pro­jets graff.

De gauche à droite : Karim Chamon,et Charles Barbier. © Joël Kermabon - Place Gre'net

De gauche à droite : Karim Chamon,et Charles Barbier. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Au nombre des réa­li­sa­tions : les piliers du Lys rouge, les murs et le gym­nase de la MJC… « Nous sommes sen­sibles à des ren­contres comme celle-ci avec le monde de la police. Lorsque nous avons eu cette idée-là de faire quelque chose pour embel­lir ce hall d’ac­cueil, on l’a fait », retrace non sans fierté le directeur.

Une œuvre col­lec­tive qui aurait mis près d’un an à se concré­ti­ser avec l’aide de Jeff, le délé­gué à la cohé­sion police-popu­la­tion. Une véri­table aubaine pour les deux graf­feurs, alors en recherche de pro­jets, se sou­vient 10Gold, qui nous retrace la genèse de cette ori­gi­nale idée de fresque dans un commissariat.

« C’est un beau sym­bole de la police de sécu­rité du quo­ti­dien, qui consiste à ce que la popu­la­tion dans son ensemble com­prenne mieux la police, mais aussi que la police com­prenne mieux la popu­la­tion. C’est un échange qui va dans les deux sens », explique, quant à lui, le sous-pré­fet Barbier. Et de pour­suivre. « On a plu­tôt ten­dance sur l’ag­glo­mé­ra­tion à voir des fresques ou des tags peu enclins à dire du bien de la police. Passer sym­bo­li­que­ment par le même outil créa­tif va valo­ri­ser cet hôtel de police », conclut le haut fonctionnaire. 

Joël Kermabon

DES POLICIERS RETRAITÉS À L’INTERFACE ENTRE POLICE ET POPULATION

Quid de ces fameux délé­gués à la cohé­sion police-popu­la­tion ? « L’idée est d’a­voir des pro­fes­sion­nels de la sécu­rité, pour l’es­sen­tiel des poli­ciers retrai­tés, qui font l’in­ter­face entre la police et les struc­tures locales, de pré­fé­rence dans les quar­tiers sen­sibles », nous explique Nadine Le Callonec, la direc­trice dépar­te­men­tale de le DDSP. Celle-ci pon­dère cepen­dant : « Je ne parle pas de la popu­la­tion délin­quante. Je parle de la popu­la­tion géné­rale : les habi­tants, les struc­tures asso­cia­tives, muni­ci­pales, spor­tives, cultu­relles et toutes celles qui par­ti­cipent à la vie des quar­tiers », énumère-t-elle.

Nadine Le Calonnec s'adresse aux acteurs du projet. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Nadine Le Calonnec s’a­dresse aux acteurs du pro­jet. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Sur la cir­cons­crip­tion de Grenoble, un délé­gué à la cohé­sion police-popu­la­tion tra­vaille sur la zone de sécu­rité prio­ri­taires (ZSP), dont le sec­teur Mistral. Il a été rejoint, depuis le début du mois d’oc­tobre, par un deuxième délé­gué qui, lui, va tra­vailler sur la com­mune de Saint-Martin-d’Hères.

L’objectif visé ? « Il faut qu’ils fassent par­tie du ter­ri­toire, qu’ils mul­ti­plient le rela­tion­nel, les points d’en­trée… Il faut éga­le­ment qu’ils se mettent à la dis­po­si­tion des struc­tures et de la popu­la­tion pour recueillir les besoins », com­plète Nadine Le Calonnec. La direc­trice le pré­cise, on peut lui écrire, appe­ler le 17 mais le contact humain, la connais­sance de l’in­ter­lo­cu­teur faci­litent l’ex­pres­sion des dif­fi­cul­tés. L’autre pan des acti­vi­tés de ces délé­gués ? « C’est expli­quer notre orga­ni­sa­tion, notre action pour répondre à des besoins spé­ci­fiques », indique-t-elle encore.

« C’est tout à fait trans­pa­rent et il est hors de ques­tion de cacher ces délégués »

« C’est vrai­ment un élé­ment d’un maillage ter­ri­to­rial entre les forces de sécu­rité et la popu­la­tion dans son ensemble qui apporte une réelle plus-value », assure la direc­trice dépar­te­men­tale. « Sans le délé­gué au contact de la MJC et sans le délé­gué du pré­fet qui a éga­le­ment joué un rôle essen­tiel, ce pro­jet n’au­rait pro­ba­ble­ment jamais vu le jour », estime-t-elle. Pour quelle rai­son ? « Parce que c’est le fait d’é­chan­ger, de se connaître, de pou­voir dire “pour­quoi pas ?” », réplique Nadine Le Calonnec.

Entrée de l'hôtel de police de Grenoble. © SH

Entrée de l’hô­tel de police de Grenoble. © Sidonie Hadoux

« L’intérêt de ce pro­jet de fresque c’est que nous puis­sions rece­voir en retour des jeunes de la MJC Anatole France pour leur pré­sen­ter le Service local de police tech­nique et scien­ti­fique. Ou bien encore le centre d’in­for­ma­tion et de com­man­de­ment ou d’autres struc­tures de l’hô­tel de police pour créer cette inter­face avec les jeunes », se féli­cite la directrice.

Pour autant, ce n’est pas du tra­vail en immer­sion puisque leur action est affi­chée, tient-elle à pré­ci­ser. « C’est tout à fait trans­pa­rent et il est hors de ques­tion de cacher ces délé­gués qui sont des inter­faces moins conno­tées forces de sécu­rité inté­rieures que nous le sommes », nuance Nadine Le Calonnec.

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