FIL INFO — La Communautés de communes du Grésivaudan établit sa feuille de route pour 2025 avec son projet de territoire. Réalisé sur la base d’un diagnostic sociologique clair, d’entretiens avec les élus et d’une enquête auprès de 1 000 résidents, le projet entend réorganiser les compétences et gouvernance, tout en établissant les axes de travail primordiaux pour les années à venir.
« Ni une révolution, ni un document sans portée », ni à « surestimer » ou à « sous-estimer »… Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Communauté de communes du Grésivaudan s’entoure de précautions lorsqu’il est question de présenter son projet de territoire. Réalisé après plusieurs réunions avec des élus et une consultation téléphonique sur un échantillon de 1 000 résidents du Grésivaudan, le projet présente pourtant des pistes audacieuses.
Une population vieillissante mais mobile
À l’origine de ce projet de territoire ? Un constat sociologique simple : après une expansion démographique et économique forte, le Grésivaudan est aujourd’hui confronté au vieillissement de sa population et à la baisse de ses emplois industriels. Ses emplois présentiels (artisanat, services à la personne) demeurent toutefois quant à eux à la hausse et permettent à la courbe de l’emploi sur le territoire de se maintenir.
Des données auxquelles s’ajoute un dernier constat : « La vie quotidienne dans le Grésivaudan s’organise dans et hors du territoire ». Près de 20 000 personnes sortent du territoire de la Communauté de communes tous les jours pour aller travailler dans la Métro, et 10 000 personnes effectuent le trajet inverse. Sans surprise, les habitants fixent les déplacements comme leur première préoccupation. Une enquête qui tombe au moment où les nouveaux tarifs et aménagements du transporteur du Grésivaudan Tougo suscitent la polémique.
Revitaliser les communes du Grésivaudan
À partir de ce diagnostic, le Grésivaudan a adopté fin septembre des orientations divisées en deux points majeurs pour définir un projet global s’étendant jusqu’en 2025. Premier point : « Des communes vivantes dans une intercommunalité renforcée ». Face au refus de la « dévitalisation des communes », le Grésivaudan entend répartir les rôles entre collectivités. Aux maires doit revenir les actions de proximité, à la Communauté de communes les actions globales. Ainsi, les compétences des gymnases ou de la petite enfance devraient-elles être “rendues” aux communes d’ici sept ans.
La structuration du territoire est en jeu, à travers le développement de la coopération renforcée entre certaines communes, « voire la création de communes nouvelles », écrit le Grésivaudan. Dans ce contexte, la Communauté de communes veut repenser le pacte financier et la répartition globale des ressources qui, pour le moment, sont dirigées à 75 % en direction des communes. Les travaux sur cette question pour le moins sensible devraient commencer à la fin de l’année 2018.
Une transition vers un modèle plus durable et équilibré
Deuxième point fort du projet de territoire : « Organiser la transition vers un modèle de développement plus équilibré, plus durable et plus résilient ». Le Grésivaudan entend ainsi « conforter » sa politique sociale, sa politique de tri et de recyclage des déchets, ainsi que son soutien au développement durable, à l’immobilier et à l’innovation, ou encore au spectacle vivant ainsi qu’à la lecture publique.
Enfin, la Communauté de communes fixe cinq axes de travail sur lesquelles elle entend « repenser » ou mettre en place des politiques spécifiques. À commencer par la Mobilité, avec l’idée de création d’une Autorité organisatrice de la mobilité unique, en lien avec la Métro et d’autres collectivités. Mais aussi l’Habitat, pour inciter les jeunes à s’installer dans le Grésivaudan, le Foncier, l’économie présentielle et son soutien nécessaire, ainsi que l’Agriculture et la Forêt autour d’une volonté de développer la filière bois sur le territoire.