EN BREF – Les enseignants de la cité scolaire Stendhal de Grenoble sont venus crier leur colère sous les fenêtres du rectorat ce mardi 25 septembre. Motif du mouvement ? Un manque visiblement criant de personnels de direction et des emplois du temps chaotiques, au détriment même du suivi et de la sécurité des élèves.
« Stendhal en colère ! », clame ce mardi 25 septembre le petit groupe de manifestants au sein de la cour intérieure du rectorat de Grenoble, a capella ou sur l’air de l’hymne hard-rock Highway To Hell d’AC/DC. Et en effet, les professeurs de la cité scolaire Stendhal semblent bien vivre l’enfer en cette rentrée 2018, contraints par des emplois du temps perçus comme « farfelus » dans le meilleur des cas, du fait d’un manque de personnel jugé criant.
Que réclament les professeurs de Stendhal ? En premier lieu, la création d’un poste de direction supplémentaire. Actuellement, la structure compte un proviseur et une principale adjointe, pour le collège comme le lycée. « Dans les établissements traditionnels, il y a toujours un proviseur et un principal adjoint. Donc, normalement, ayant une double structure et 1200 élèves, nous devrions avoir quatre personnels de direction ! », s’agace ainsi Élisabeth, professeur d’histoire-géographie.
Des emplois du temps chaotiques
Un manque de personnels qui explique des emplois du temps pour le moins chaotiques ? « Deux cours placés sur la même plage horaire, trois heures de la même matière le même jour, des emplois du temps d’élèves incomplets… », énumèrent à titre d’exemple les protestataires dans un communiqué. Avec des conséquences sur le suivi, et même la sécurité des élèves, sous la responsabilité de l’établissement.
« Nous en sommes à trois versions différentes des emplois du temps des élèves et des professeurs ! », s’insurge ainsi Élisabeth. Avant de décrire des problématiques d’organisation bien concrètes, comme une classe de 37 élèves censée suivre un cours dans une salle de classe ne comptant que 24 bureaux. Sans compter une classe de 6e privée de manuels scolaires, ou des professeurs chargés de l’orientation d’élèves qu’ils n’ont pas dans leurs classes.
C’est pourquoi les enseignants et personnels de vie scolaire ont pris le parti de débrayer pour signaler leur mécontentement, et de se rendre au rectorat où une audience exceptionnelle était fixé à 14 h 30 avec le chef de cabinet de la rectrice. Pas question toutefois de s’en prendre à la direction de la cité scolaire, soulignent les personnes présentes. « Notre proviseur et notre principale adjointe ont mis tout en œuvre pour essayer d’amortir les choses », juge-t-on au contraire dans l’assistance.
Les enseignants dans l’expectative
Quid de la concertation ? « Pour l’instant, nous sommes dans l’expectative » résume Élisabeth. Le rectorat aurait ainsi promis à la délégation la venue d’un personnel extérieur à l’établissement pour aider à la finalisation des emplois du temps. De même que la tenue d’une commission pour ce qui concerne la question de la sécurité des élèves. « Mais c’est une question de semaines », précise la professeure.
Pour ce qui concerne la demande de création d’un troisième poste de direction, mais aussi de postes de surveillants supplémentaires, le rectorat de Grenoble se montre encore moins encourageant : « On nous a bien fait comprendre qu’il fallait en référer par la voix hiérarchique au ministère, et que cela demanderait sans doute des mois… ou des années ». Une bonne nouvelle toutefois : deux professeurs, d’espagnol et de philosophie, vont venir en renfort des effectifs de Stendhal.
Les suites du mouvement ? Sans poser d’ultimatum, et tout en réaffirmant leur soutien au proviseur et à la principale adjointe de la cité scolaire, les enseignants ont indiqué se donner quelques jours pour obtenir des réponses concrètes. Avant d’envisager des « mesures plus convaincantes », euphémise Élisabeth pour évoquer un possible mouvement de grève. Tout en continuant à en référer à la presse, quand bien même le rectorat estime que cette dernière « déforme tout ».
Florent Mathieu