FIL INFO – Pour la première fois, Interasso Grenoble Alpes dresse un bilan du coût de la rentrée universitaire et de la vie étudiante. L’association présente des chiffres constants ou même en baisse, notamment grâce à la suppression du régime de Sécurité sociale étudiante. Mais n’en fait pas moins part de sa « vigilance », notamment concernant l’évolution des frais de scolarité et des loyers.
Un coût de rentrée 2018 et des frais de vie courante équivalents, voire en baisse, comparés à ceux de 2017 pour les étudiants ? C’est le bilan que présente Interasso Grenoble Alpes. Pour la première fois, l’association appartenant à la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), majoritaire à l’issue des dernières élections étudiantes, dresse un tableau du poids financier de la rentrée.
Des frais de vie courante à la baisse ?
Interasso présente son bilan en deux catégories. Le premier concerne les frais de la vie courante pour les étudiants. Parmi les chiffres constants ou à la baisse : le prix, gelé, de vingt repas au Restaurant universitaire (65 euros), l’abonnement téléphonique et Internet (environ 49 euros, selon une moyenne établie autour des offres des opérateurs) et les transports en commun (150 euros annuels).
Forum de rentrée Je t’explique sur le campus de Grenoble le mercredi 7 septembre 2018. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Pour autant, le tableau ne livre pas de comparatif pour toutes les valeurs. Ainsi, les loyers (de 385 euros pour un petit studio et 476 euros pour un T2) sont fournis sans indicatif de valeur en 2017. Un choix conscient, nous explique le vice-président d’Interasso Thomas Ozenda : l’association attendra 2019 pour mettre en relation les chiffres obtenus. Elle indique toutefois que les loyers seraient légèrement en baisse entre 2017 et 2018.
Le représentant d’Interasso n’en appelle pas moins à la vigilance, alors que le logement représente près de 50 % des frais de vie courante des étudiants. Et que 70 % d’entre eux se logent dans le parc privé, faute de logements sociaux étudiants suffisants. « À ce jour, il y a 60 000 logements Crous ouverts à Grenoble, sachant que 15 % de ces logements sont en réhabilitation », écrit l’association, qui demande une augmentation de leur nombre.
Une rentrée à 1 100 euros
Autres données fournies par l’association : les frais de rentrée. Selon les chiffres présentés, ceux-ci sont clairement à la baisse, notamment avec la suppression du régime de Sécurité sociale étudiant (RSSE). Une réforme que salue chaudement Interasso : « Ce changement de régime représente pour l’ensemble des étudiants bénéficiant autrefois d’une Sécurité sociale étudiante vacillante un passage à un régime plus efficace. »
Si la fin du RSSE représente une cotisation de 217 euros de moins à verser, les étudiants non boursiers doivent cependant s’acquitter d’une nouvelle « contribution à la vie étudiante et du campus » (CVEC) de 90 euros. Au final, selon Interasso, les frais de rentrée représentent près de 1 100 euros pour les étudiants. Un chiffre demeurant élevé malgré l’annulation des frais de Sécurité sociale et une légère baisse des frais d’inscription, du fait de la création de la CVEC.
Interasso reste vigilante
« Nous restons très vigilants », insiste Thomas Ozenda. Le vice-président d’Interasso dit ainsi surveiller de près l’évolution des frais de scolarité à Grenoble, dans la mesure où ceux-ci ont « explosé » dans d’autres villes de France. Et si la CVEC trouve grâce à ses yeux, Interasso demande dans son rapport l’instauration d’une commission de suivi de sa mise en place, composée d’étudiants et d’acteurs de la vie étudiante.
Les représentants d’Interasso étaient parfois chahutés lors des assemblées générales d’avril et mai 2018. © Léa Raymond – Place Gre’net
Reste à savoir si les autres organisations étudiantes présentes à Grenoble partageront le constat dressé par Interasso. Durant les mouvements de fin d’année universitaire, au sein d’assemblées générales parfois houleuses, les représentants de syndicats comme l’Unef ou Solidaires étudiants se sont souvent opposés à ceux d’Interasso… qui s’affichaient contre les blocages des bâtiments, et bien moins critiques vis-à-vis du gouvernement.