FIL INFO – Une première en France : la Région Auvergne-Rhône-Alpes a acquis une soixantaine de robots qui vont changer la vie scolaire des lycéens malades ou en situation de handicap. Bien que confinés chez eux ou hospitalisés pendant plusieurs semaines, ceux-ci pourront se rendre en cours par le truchement d’un robot-avatar muni d’un écran, d’une caméra et de roulettes.
Dès cette rentrée de septembre, les lycéens cloués au lit chez eux ou à l’hôpital pendant plusieurs semaines ou en situation de handicap vont pouvoir garder le contact avec leur lycée, et ainsi éviter d’interrompre leur scolarité… Grâce à un robot, d’une apparence rudimentaire certes mais doté d’une caméra, les lycéens coincés à la maison ou à l’hôpital ne perdront pratiquement rien de ce qui se déroule en cours.
Le robot de téléprésence est par ailleurs muni d’un écran sur lequel s’affiche le visage du lycéen. Piloté à distance par ce dernier via un ordinateur, le robot peut interagir avec les élèves, poser des questions au professeur et même se déplacer dans la classe, étant équipé de roulettes. « Ce projet […] permet de rendre l’école plus accessible et propose un accompagnement plus individualisé des besoins spécifiques dans nos lycées », se réjouit Béatrice Berthoux, vice-présidente déléguée aux lycées.
Les autorités académiques prêteront des robots
Une soixantaine de robots sera mise à la disposition des lycées de la Région par les autorités académiques en fonction des besoins des jeunes malades identifiés par le rectorat.
Une convention entre la Région et les rectorats de Grenoble, Clermont-Ferrand, Lyon ainsi que l’enseignement catholique et agricole sera ainsi prochainement signée.
« Je crois qu’une grande Région comme la nôtre n’est forte que si elle construit des politiques numériques au service des personnes les plus fragiles… », a commenté Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Bienfait psychologique
Avant d’être diffusé pour la rentrée à 57 exemplaires, puis à 100 à terme, le robot a été expérimenté pendant trois ans dans trois lycées pilotes et deux structures médico-scolaires.
D’un point de vue technique et s’agissant des retombées scolaires, le concept a été validé par la communauté enseignante.
Il a aussi été relevé que le dispositif apportait un bienfait psychologique à ses utilisateurs.
Comme le relève Sandrine Chaix, conseillère spéciale déléguée au Handicap de la Région, « les médecins ont constaté qu’en restant en contact permanent avec ses camarades et ses professeurs par l’intermédiaire du robot, l’élève hospitalisé était bien plus motivé à revenir à l’école et se battait mieux contre la maladie ».
SC
UNE PREMIÈRE MONDIALE… ET UNE VITRINE POUR L’ENTREPRISE AWABOT
L’entreprise Awabot, qui a conçu le “robot lycéen”, alias Beam dans son jargon, a remporté l’appel d’offres de la Région Auvergne-Rhône Alpes.
La collectivité finance totalement le dispositif, à hauteur de 6 000 euros hors taxes le robot, sans compter les coûts de connexion, de connectique et de maintenance.
Le directeur général d’Awabot
Jérémie Koessler jubile : « C’est formidable pour Awabot d’avoir pu réaliser cette opération avec la Région, car c’est tout simplement une première mondiale. Aucune autre collectivité au monde ne déploie autant de robots pour les élèves empêchés. »
Fondée en 2011 par Bruno Bonnell, député LREM de Villeurbanne, l’entreprise lyonnaise Awabot est l’un des leaders de la téléprésence mobile, un secteur qui décolle depuis 2014.