FIL INFO – En Isère, un collectif de citoyens se mobilise et s’apprête à déposer un recours contentieux contre la décision du préfet d’ouvrir la saison de la chasse dès ce 1er juillet. Face aux dégâts causés par les sangliers et les cerfs Sika, les pouvoirs publics ont cet été et l’été prochain décidé de lancer la campagne avec trois mois d’avance, en pleine saison touristique. Malgré le tollé lors de la consultation publique dont les résultats n’ont toujours pas été rendus publics…
Un collectif de citoyens se mobilise contre l’arrêté préfectoral instituant l’ouverture de la chasse en Isère dès le 1er juillet. Et entend bien déposer un recours contentieux devant le tribunal administratif contre la décision du préfet d’étendre la campagne, traditionnellement ouverte début septembre, aux trois mois de l’été.
« Le préfet de l’Isère a pris début juin un arrêté qui autorise, sur tout le département, la chasse au sanglier et au cerf Sika, y compris en battue, durant les mois de juillet et août (et, en 2019, dès le 1er juin), aux heures les plus agréables (le matin avant 10 heures, et le soir après 18 heures) », fait part ce collectif sur sa page Facebook.
« Chaque année à l’automne, des promeneurs, des joggeurs, meurent, tués par des chasseurs. Même en l’absence d’accident, les coups de feu à quelques dizaines, centaines de mètres sont une source de stress, ou de renoncement à profiter de la nature ».
Entre le 1er juin 2016 et le 31 mai 2017, le réseau Sécurité à la chasse de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a comptabilisé 143 accidents en France, chiffre en baisse ces vingt dernières années. Dont 18 mortels, et 15 survenus lors de chasses au grand gibier.
« Aucun non chasseur ne figure parmi les victimes d’accidents mortels, souligne l’ONCFS. La très grande majorité des accidents mortels est liée à un manquement aux règles élémentaires de sécurité et démontre qu’il n’y a aucune fatalité ».
Reste que la manière dont a été conduite la consultation et la suite qui a été donnée laisse pour le moins dubitatif.
C’est peu dire que la consultation publique s’est faite discrète. Quant aux résultats, ils n’ont guère pesé. La très grande majorité des consultés s’est dit défavorable au projet d’arrêté ? « Compte tenu de la réglementation française, ces avis n’appellent pas de réponse », ont répondu les services de la préfecture.
Quant à la synthèse des observations reçues et les motifs de la décision, que la préfecture annonçait mettre en ligne après la clôture de la consultation et ce pour une durée de trois mois, ils restent à ce jour toujours introuvables…