FOCUS – Ce vendredi 15 juin, Jean-Lin Lacapelle, vice-président du Rassemblement national, terminait en Isère sa tournée dite de « la refondation » de toutes les fédérations françaises du parti de Marine Le Pen. L’objectif ? Expliquer aux cadres départementaux, aux adhérents et élus en quoi le parti a évolué, en dévoilant sa nouvelle organisation, ses objectifs et, dans une moindre mesure, sa ligne politique.
« Nous sommes à un moment historique de notre mouvement, face à une recomposition de la vie politique sans précédent. Notre ligne a partout le vent en poupe. Pour être à la hauteur de ce qu’attendent les Français de notre parti, nous avons décidé d’évoluer. C’est bien tout le sens de notre refondation », déclare Muriel Burgaz, déléguée départementale adjointe du Rassemblement national (RN) en Isère.
Cette dernière s’exprimait ainsi à l’occasion du passage dans le département de Jean-Lin Lacapelle, vice-président du RN accompagné de Muriel Coativy, secrétaire départementale de la fédération du Rhône, tous deux étant également membres du bureau national du RN. Le binôme terminait en Isère une tournée nationale dite « de la refondation », une initiative conjointe de Marine Le Pen, la présidente du RN, et du bureau national.
L’objectif de cette tournée ? Faire le tour des fédérations pour expliquer aux adhérents, aux cadres et aux élus du parti ce qu’est cette fameuse refondation « et ce qu’il y [a] derrière les termes Rassemblement national », précise Jean-Lin Lacapelle.
C’était tout l’objet de la réunion qui allait suivre en présence de militants, d’élus et des instances iséroises du parti, le tout dans le cadre bucolique du château de la Baume, à Seyssins.
« Nous ne sommes pas dans une opération de marketing »
« La refondation n’est pas qu’un changement de nom. Nous ne sommes pas dans une opération marketing, nous sommes réellement dans le virage que le mouvement politique est en train de prendre. Il s’agissait d’aller expliquer concrètement quelles sont les évolutions qui s’opèrent au sein de notre mouvement politique », explique Jean-Lin Lacapelle. Et de poursuivre. « Il y a énormément de changements dans notre fonctionnement, dans nos instances, nos ambitions… C’est là le message qu’aujourd’hui la tournée de la refondation a pour objet de porter. »
De fait, le congrès du Rassemblement national – dit de la refondation – qui s’est déroulé les 10 et 11 mars derniers à Lille, où le nom Rassemblement national a été porté sur les fonts baptismaux, a également été le point d’orgue d’une « grande phase de réflexions » au sein du parti. Pourquoi une refondation ? En quoi était-elle nécessaire et sur quoi se fonde-t-elle ? Autant de questions sur lesquelles Jean-Lin Lacapelle nous fournit quelques éléments de compréhension..
Reportage Joël Kermabon
La formation, le moteur de la refondation
« Notre mouvement a été, dans les années 80, un mouvement de protestation, il est devenu un mouvement d’opposition, ces quinze dernières années, et aujourd’hui nous souhaitons nous enraciner dans un mouvement de gouvernement », explique Jean-Lin Lacapelle. Dans le viseur, l’échéance prochaine des élections européennes en 2019, bien sûr, mais aussi à plus long terme les municipales, départementales et régionales avant l’élection présidentielle, où le parti compte bien tirer son épingle du jeu.
L’objectif ? Ne pas retomber dans l’ornière de l’élection présidentielle de 2014. Commentant des résultats jugés insatisfaisants, Marine Le Pen avait alors estimé urgent et nécessaire de refondre le mouvement.
Outre les changement organiques, le Rassemblement national mise gros sur la formation des cadres, en particulier départementaux. Comment ? Grâce à des modules de formation dont ont déjà bénéficié les responsables aux adhésions des 95 fédérations de France, les chargés de communication ou encore les trésoriers. Les élus régionaux, départementaux et municipaux ne sont pas oubliés, avec des formations thématiques basées sur l’expertise pour gagner en efficacité et cohésion lors des commissions.
Quant aux adhérents, ils pourront profiter de six modules de formation, adossés dès septembre à une plateforme de formation en ligne (e‑learning). Bref, un parti plus structuré, plus professionnel, plus crédible. « Tout cela est une vraie révolution dans notre manière de travailler ! », s’enflamme Jean-Lin Lacapelle.
Philippot ? Même pas mal !
Le projet politique ? « Il s’articule autour des 144 engagements que notre présidente a défendus lors de l’élection présidentielle, dont certains ont été révisés […] Les fondamentaux restent les mêmes. Notre ADN politique n’a pas changé et, bien évidemment, l’immigration va être au cœur de la campagne électorale », assure Jean-Lin Lacapelle.
Ce dernier assure ne pas craindre la concurrence du parti Les Patriotes de Florian Philippot. Même pas mal ! « M. Philippot est parti avec quelques amis […] C’est un épiphénomène, on est là dans l’anecdote. Le Rassemblement national n’a rien ressenti en matière d’adhésions ! », affirme le vice-président du RN. D’ailleurs, ajoute-t-il, « les adhésions ne se sont jamais mieux portées, c’est une véritable explosion ! »
Joël Kermabon